Mort du caporal linsellois Guillebault , la version de l’armée mise à mal

Les conclusions sont claires. Il est reproché au soldat ayant tiré « la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence et de sécurité en ne respectant pas les 4 règles élémentaires de l’instruction sur le tir de combat ».

Il tire et tue mortellement son collègue parachutiste

L’armée a toujours parlé d’accident, ce qui semble le cas puisque l’accusé est poursuivi pour homicide involontaire. En revanche, la famille déplore qu’on ne lui ait pas tout dit. Car il apparaît dans la procédure que plusieurs soldats, témoins de la scène, sont venus à Linselles pour raconter leur version des faits.

En réalité, l’auteur du tir jouait avec son sergent-chef à se tirer en faux dans les pieds avec leurs HK416. L’arme de l’accusé tombe et il faut remettre le chargeur. Lors de cette manipulation, la sécurité est désactivée. Or, il reste une balle dans le chargeur alors que le soldat aurait dû la tirer selon les règles de sécurité. Pour jouer, il met en joue son ami Thomas qui lui demande de baisser son arme. Il tire et tue mortellement son collègue parachutiste. Du bout des lèvres, l’armée avait parlé d’une « mauvaise manipulation de l’arme ».

De la prison avec sursis

Pour Me Cattaneo, avocat de la famille, « le commandement est en cause. Ce n’est pas arrivé en pleine nuit après deux ou trois verres de bière mais pendant une opération, alors que le chef était là. Cela pose vraiment question de la hiérarchie qui n’a pas suffisamment contrôlé. »

Le sergent-chef n’est pas inculpé mais il a dû quitter l’armée après un conseil de discipline. Selon l’avocat de la famille, l’auteur du tir mortel risque de la prison avec sursis : « C’est comme un automobiliste qui tue quelqu’un sans alcoolémie ni vitesse excessive’ » Dimanche, Thomas aurait eu 24 ans. Une grande partie de sa famille sera au procès : « Ce sera très dur mais nous voulons avoir des réponses
», annonce Roger, son grand-père.