Mort d’Aline à Auchan Louvroil, cinq ans après ses parents toujours en quête de vérité

Mort d'Aline à Auchan Louvroil, cinq ans après ses parents toujours en quête de vérité

Ce samedi à 15 heures, Isabelle et Frédéric Champagne se rendront au cimetière de Dimechaux sur la tombe de leur fille Aline décédée bien trop tôt à, l’âge de 21 ans, le 9 juillet 2011, alors que cette étudiante effectuait un emploi saisonnier à Auchan Louvroil. La jeune fille avait été retrouvée sans vie, accrochée par sa capuche à un coin de rayon réfrigéré. Pour ses parents dont la maman travaillait dans le même magasin, la clarté n’a pas été faite sur ce drame.

Dix minutes « sans rien faire »

Ça fait cinq ans maintenant que les époux, entourés d’amis et de proches d’Aline, se battent pour que ce dossier soit rouvert. «
On ne demande que deux choses. Pourquoi est-elle décédée Et pourquoi on est resté 10 minutes sans rien faire
» dit le père d’Aline, Frédéric Champagne, convaincu qu’il eut été possible de sauver son enfant. «
Aline a été découverte morte vers 4 h 30. Le premier massage est intervenu à 4 h 42. Qu’ont-ils fait pendant dix minutes
». Du décès, il a été conclu qu’il était dû à «
un dème pulmonaire massif d’origine indéterminée
». Une conclusion bien trop hâtive pour les parents de la victime. Qui ont obtenu par arrêt du 3 juillet 2014 de la Cour d’appel qu’un nouveau collège d’experts soit désigné pour se pencher sur le drame.

La carte d’électeur renvoyée

C’était une bonne nouvelle de la Justice. Mais en mai dernier, aucun complément d’expertise n’avait été déposé auprès du juge avesnois chargé de traiter le dossier. Pas de contre-expertise donc, qui puisse en dire plus. Pourtant, c’est bien cela que veut le couple : que la Justice se replonge dans cette affaire en y considérant tous les éléments à sa disposition. «
Comment se fait-il qu’un CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) mette deux ans pour faire une enquête sur un accident mortel
» s’interroge Frédéric Champagne.

«
Auchan obtient les autorisations d’extension qu’il veut mais quand il y a la mort d’une enfant il n’y a plus personne
» tonne ce père en colère. «
Pour 2016, il faut qu’il y ait une avancée
» espère Isabelle Champagne. Sans quoi elle et son époux envisagent de faire savoir leur colère sous diverses formes. «
On a tout perdu je ne vois pas ce qu’on pourrait nous prendre de plus. On a parfois l’impression d’être des sous-Français. Moi et mon épouse, si ça ne bouge pas, on va renvoyer notre carte d’électeur à François Hollande
». Et le couple dit qu’il ne s’arrêtera pas là.

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