Minute par minute le récit par les juges de l’attaque du Bataclan

Minute par minute le récit par les juges de l'attaque du Bataclan

«
On n’est pas venus pour rien, vraiment. Les juges ont détaillé tout ce qui s’est passé à l’intérieur du Bataclan, minute par minute. » Me Blandine Lejeune, avocate de plusieurs victimes de cet assaut des terroristes du 13 novembre, est sortie très émue de la rencontre avec les juges d’instruction. Et rassurée, aussi : «
Ils étaient six juges d’instruction et trois représentants du parquet. On sent qu’ils possèdent leur enquête sur le bout des doigts.
»

C’est à l’aide d’un enregistreur abandonné au cours de l’attaque par un spectateur du concert, ainsi que plusieurs enregistrements téléphoniques, que les enquêteurs ont pu retracer la chronologie du drame. De l’entrée des trois terroristes, qui ont immédiatement fait feu, jusqu’à l’intervention d’un premier policier qui met fin aux tirs systématiques de kalachnikov, il s’écoule à peine dix minutes. C’est pendant ce temps que tombent la plupart des victimes. La seconde phase est ensuite une prise d’otages, jusqu’à l’assaut policier,

Collaboration belge

«
Certaines personnes ont voulu savoir s’il est possible d’imaginer un quatrième tireur, mais les juges répondent que rien ne permet de le dire. Ni témoignages, ni constatations matérielles
», dit l’avocate lilloise. En revanche, les autres jeunes gens mis en cause dans cette enquête, qui sont toujours emprisonnés en Belgique, seront également entendus et jugés en France, le cas échéant. C’est notamment le cas de Mohamed Abrini, qui a été filmé par la vidéo d’une station-service avec Salah Abdeslam deux jours avant les attentats, et qui a participé ensuite à l’attentat de Zaventem : «
On nous a assurés que la justice belge collabore sans problème : il sera bien présenté aux juges français.
»

Pas de date pour le procès

Il est en revanche bien trop tôt pour envisager une date de procès. «
L’enquête continue, et comme on leur demandait s’il serait possible de remonter jusqu’aux commanditaires, les magistrats ont assuré qu’en traçant les flux d’argent, ils peuvent avoir des pistes, raconte encore Me Lejeune. Mais si on doit lancer des mandats d’arrêt dans des pays comme l’Irak ou la Syrie, il ne faut malheureusement pas rêver’
»

Si l’une de ses clientes a préféré sortir, en milieu de réunion, afin d’évacuer l’émotion, l’avocate lilloise remarque qu’une cellule psychologique était une nouvelle fois à disposition : «
On se sent épaulés, c’est sûr.
»

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