Médicaments aromatisés , pourquoi ces remèdes-bonbons inquiètent

Médicaments aromatisés , pourquoi ces  remèdes-bonbons  inquiètent

Les médicaments ne sont pas des bonbons. Tel est le leitmotiv des opposants à ce nouvel outil marketing de l’industrie pharmaceutique. Cette semaine, c’est la députée PS de la Gironde Michèle Delaunay, également médecin et ex-ministre déléguée aux Personnes âgées, qui est montée au créneau. Dans un courrier à la ministre de la Santé, elle s’alarme : «
S’il peut être pertinent de donner une saveur agréable pour les enfants en bas âge pour parvenir à les traiter, il n’est en revanche pas souhaitable que des médicaments pour grands enfants et adultes, deviennent un produit de consommation marketing avec un choix de goûts et de saveurs innovants et à la carte’
».

Fin 2015, déjà,
l’UFC-Que Choisir avait dénoncé une campagne publicitaire où l’on voyait, par exemple, selon l’association de défense des consommateurs, «
un homme, jeune cadre en costume, qui prend les transports en commun avec sa boîte d’Efferalgan Cappuccino aussi naturellement que s’il transportait son petit thermos de café
» ou encore «
une mère, tête penchée façon madone, et son petit garçon, fort mignon, [qui] font la réclame d’un autre Efferalgan, Vanille-Fraise cette fois, au dosage enfant
».

Car ce qui est pointé, c’est bien la banalisation de médicaments. «
Ce n’est pas un produit de consommation comme un autre
», insiste Michèle Delaunay, qui craint mésusage et surconsommation. Alertée par les pharmaciens de la chambre syndicale de Gironde, la députée compte profiter du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), dont elle est rapporteuse, pour déposer un amendement « d’appel » sur le sujet. Elle réclame que les pratiques des laboratoires soient «
davantage encadrées et réglementées
», précisant que «
les emballages attractifs’ doivent demeurer dans des limites de grande sobriété et le strict respect de la dose doit être rappelé en même temps que la mention de l’aromatisation
».

Des goûts qui coûtent

Et les pharmaciens ne sont pas inquiets qu’en Gironde. «
Un médicament doit rester un médicament, même si son goût doit être gérable pour être avalé. Personnellement, je refuse d’en avoir dans ma pharmacie, c’est trop marketing
», a ainsi confié au Parisien Isabelle Adenot, présidente de l’ordre national des pharmaciens.

Sans compter que l’arôme de ces médicaments a un coût. Comme ces variantes ne sont pas remboursées, elles n’ont pas de prix fixe. Toutefois, l’UFC-Que Choisir vu la boîte de sachets Efferalgan Cappuccino proposée à 1,90 , 2,90 et jusqu’à 3,20 , alors que le prix de base d’une boîte classique de paracétamol est de 1,94 .

Leave A Reply