Maubeuge, Odette n’a pas pu être enterrée là où elle avait fait graver son nom

Maubeuge, Odette n'a pas pu être enterrée là où elle avait fait graver son nom

Odette Busin avait tout prévu pour son décès. C’était au nouveau cimetière de Sous-le-Bois, dans le quartier où elle avait été commerçante, qu’elle reposerait. Au côté de son frère, Polydore. En 1989, Odette avait même fait inscrire son nom et son année de naissance (1931) sur la pierre tombale qu’elle avait fait ériger sur la tombe de son frère.

Depuis lors, elle avait entretenu régulièrement la sépulture. Elle en avait même renouvelé la concession, en 2015. Sa famille était au courant.

Odette est morte le 13 août. Ses proches ont organisé les obsèques avec les pompes funèbres. Mais c’est dans un caveau provisoire, dit « d’attente », qu’Odette a été inhumée le 18 août. La Ville de Maubeuge a refusé l’inhumation dans le caveau du frère de la défunte. Le résultat d’une confusion courante.

«
La concession est au nom de son frère, explique le service Cimetières de la municipalité. En toute bonne foi, elle a pensé pouvoir y être enterrée parce qu’elle l’entretenait et qu’elle en a renouvelé la concession. Or, il s’agit d’une concession individuelle, qui de surcroît ne lui appartient pas. Pour pouvoir être enterrée là, il aurait fallu l’accord des héritiers du concessionnaire.
» Impossible à obtenir rapidement en l’espèce. Odette sera bien inhumée dans le nouveau cimetière de Sous-le-Bois, dans une autre concession, pas trop loin de son frère.

De cette mésaventure pour le moins perturbante puisqu’elle s’ajoute à la douleur du deuil, il faut surtout retenir que les règles sont strictes en matière d’inhumation. Les municipalités sont garantes de leur respect. Des confusions de ce type, ce service pourrait en citer d’autres.

En réalité, dès que des travaux sont prévus sur une sépulture, qu’il s’agisse d’inhumation ou de l’inscription sur un caveau, les pompes funèbres et les particuliers sont tenus de faire une déclaration auprès du service concerné.

Par ailleurs, il n’est pas possible de se faire enterrer où l’on veut pas plus qu’avec qui l’on veut. Tout dépend du régime juridique choisi pour la concession (lire ci-dessous). «
Quand les gens qui anticipent viennent nous voir, nous les conseillons, précise le service cimetière. Mais il faut surtout savoir que renouveler une concession ou l’entretenir ne donne pas de droits si l’on n’en est pas le titulaire.
»

Trois types de concessions funéraires

La concession individuelle : elle est uniquement destinée à la personne pour laquelle elle a été acquise, sauf accord de tous les héritiers.

La concession collective : le titulaire nomme dans l’acte de concession les personnes ayant le droit d’y être inhumées. Personne d’autre ne peut être enterré là, sauf si le titulaire fait modifier les noms de son vivant. Une fois qu’il est décédé, impossible de changer.

La concession familiale : elle est destinée à son titulaire et tous les membres de sa famille (conjoint, ascendants, descendants, alliés, enfants adoptifs).

À savoir : une concession funéraire est un emplacement dans le cimetière. Vous en achetez l’usage mais pas le terrain. L’acte de concession précise qui en sont les propriétaires et la durée (de 5 ans à la concession perpétuelle). Il est possible de changer le régime d’une concession. Les services municipaux de votre commune sont à même de vous renseigner et de vous conseiller.

Pour se renseigner, service Cimetières de Maubeuge, tél. : 03 27 53 43 07.

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