Manuel Valls ,  Oui je suis candidat à la présidence de la République 

Manuel Valls ,  Oui je suis candidat à la présidence de la République 

Le premier ministre a annoncé, lors d’un discours à l’hôtel de ville d’Evry, sa candidature à la présidence de la République.

Manuel Valls a annoncé lundi 5 décembre sa candidature à la présidence de la République, ce qui le conduira à quitter le gouvernement dès mardi. « J’ai appris tellement de mes concitoyens, alors oui je suis candidat à la présidence de la République », a déclaré le premier ministre, sous les applaudissements, lors d’un discours dans l’hôtel de ville d’Evry (Essonne), sa « ville de c’ur », dont il a été maire pendant plus de onze ans.

« J’ai cette force en moi, cette volonté de servir mon pays, c’est au-delà des mots, c’est une conviction totale, je veux tout donner pour la France qui m’a tant donné », a-t-il ajouté, derrière un pupitre sur lequel était inscrit le mot d’ordre « Faire gagner tout ce qui nous rassemble ».

Dans son discours, Manuel Valls s’est d’abord distingué d’Emmanuel Macron, affirmant n’avoir « jamais cédé à la tentation de l’individualisme ». M. Valls a ensuite mis en avant son « expérience » pour défendre « une France indépendante, inflexible sur ses valeurs, face à la Chine de Xi Jinping, à la Russie de Vladimir Poutine, à l’Amérique de Donald Trump, à la Turquie d’Erdogan. »

« J’ai une responsabilité : rassembler »

Le chef du gouvernement, qui a déjeuné lundi avec François Hollande et envers qui il a exprimé dans son discours « la chaleur de [ses] sentiments », quittera mardi, « en accord total avec le président de la République », ses fonctions à Matignon pour se consacrer à la campagne pour la primaire du PS. « Aujourd’hui, j’ai une responsabilité : rassembler, a dit M. Valls. Chacun devra faire un effort, moi le premier. »

« La primaire qui s’ouvre est un formidable moyen pour recréer l’unité », a-t-il affirmé, lançant un appel « à tous les Français qui refusent l’extrême droite, qui refusent la régression sociale que propose François Fillon », à participer à la primaire organisée par le Parti socialiste (PS), les 22 et 29 janvier. M. Valls en a profité pour attaquer la droite qui, selon lui, avec « son candidat, son programme, avec ses vieilles recettes des années 1980, (‘) nous présente comme une avancée ce qui est un recul social généralisé ».

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Le chef du gouvernement a également distillé des axes programmatiques résolument de gauche, pour contrer l’image droitière et sécuritaire qui lui colle à la peau, se plaçant en défenseur des « humiliés de la vie ».

« Je suis candidat parce que la France doit peser de tout son poids, dans un monde qui n’a plus rien à voir avec ce qu’il était : menaces terroristes, réchauffement climatique, effet néfaste de la mondialisation, affaiblissement de l’Europe, poussée de l’extrême droite. Je veux une France indépendante, inflexible sur ses valeurs », a affirmé M. Valls à la tribune.

Réconcilier le Parti socialiste

Manuel Valls ne cachait plus depuis plusieurs semaines son envie de représenter le PS à la présidentielle, au point de mettre en doute publiquement le bien-fondé d’une candidature de François Hollande. M. Valls devrait affronter, lors de la primaire des 22 et 29 janvier, ses anciens ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, expulsés du gouvernement pour avoir contesté la politique et l’autorité de François Hollande. Emmanuel Macron compte, quant à lui, se présenter à la présidentielle sans passer par la primaire.

Manuel Valls aura fort à faire pour rassembler une famille politique en partie rétive à son égard, au point de constituer, selon sa propre formule, des « positions irréconciliables à gauche ».

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En cause, notamment, son soutien au projet de déchéance de nationalité pour les personnes coupables de terrorisme, l’utilisation du 49.3 sur deux projets de loi et ses positions sur la République et le rôle de l’islam. Parmi les noms circulant pour remplacer Manuel Valls à Matignon, figurent ceux des ministres Bernard Cazeneuve (intérieur), Jean-Yves Le Drian (défense), Stéphane Le Foll (agriculture), Marisol Touraine (santé), Michel Sapin (finances) ou Najat Vallaud-Belkacem (éducation).

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