Macron n’a aucune chance en 2017 dit-on

Macron n'a aucune chance en 2017 dit-on

Au banquet de la présidentielle, les participants voudraient bâillonner Emmanuel Macron et l’attacher à un arbre. Le repas est sur réservations. Le roi de la fête (jamais une reine) fut une fois du centre, parfois de gauche, souvent de droite. Et si le candidat venait de nulle part, il y retournait aussitôt.

Si Emmanuel Macron devait se déclarer, il lui faudrait pour l’emporter vaincre la malédiction du candidat qui ne s’appuie sur aucun parti, qui n’a pas été battu au moins une fois, qui n’a pas écumé toute sa vie les congrès, les préaux, les plateaux télé, les thés dansants, de petites victoires en grands renoncements.

Sous le ciel de la Ve République, les chances de réussite de l’insolent paraissent égales à zéro. Le mode de scrutin oblige à mobiliser d’abord son camp pour être présent au second, puis à rassembler les Français pour l’emporter. Il faut en somme beaucoup promettre aux siens, puis rassurer les autres, avant de faire ce qu’on peut une fois élu.

La donne a un peu changé

Le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron partirait donc à l’assaut de l’Everest en espadrilles. Mais la donne a un peu changé.On n’assiste plus désormais à un traditionnel combat droite-gauche dans un pays coupé en deux. Un troisième bloc est apparu avec la montée du Front national. Aujourd’hui, tous les sondages donnent Marine Le Pen présente au second tour. Et perdante dans tous les cas.

C’est donc au premier que tout se jouera. Or, 80 % des Français disent ne pas vouloir d’un duel Hollande-Sarkozy en 2017. S’ils devaient être écartés lors des primaires, Alain Juppé écraserait la concurrence selon les sondages actuels. On verrait mal Montebourg ou Mélenchon lui résister ; Macron, qui ne se dit pas socialiste mais vient de la gauche, et qui plaît à droite, serait un adversaire plus redoutable.

Si les primaires désignaient Hollande et Sarkozy, chacun serait affaibli par son image, dégradée ou « clivante ». Emmanuel Macron serait par rapport à eux dans une position favorable. Il marcherait certes sur les mêmes plates-bandes que Bayrou candidat, affirme-t-il, dans cette hypothèse , mais sa candidature pourrait apparaître plus novatrice.

Contrairement aux apparences, Emmanuel Macron a des chances. Mais le brillant jeune homme n’a plus que huit mois pour se tailler un costume de président crédible et projeter une vision dans laquelle se reconnaîtront les Français.

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