L’outre-mer attire les candidats à la présidentielle

L'outre-mer attire les candidats à la présidentielle

Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon aux Antilles, Marine Le Pen en Guyane. Les candidats à la présidentielle vont à la rencontre des électeurs’ et chercher quelques parrainages d’élu.

Faire campagne outre-mer est pour les candidats un passage obligé. C’est pour eux, à ce stade de la campagne, l’occasion d’aller glaner de nouveaux parrainages d’élu, en plus de rencontrer les électeurs.

Marine Le Pen est en visite en Guyane jusqu’au 18 décembre pour présenter son programme pour les outre-mer. La candidate du Front national (FN) à l’élection présidentielle a été accueillie fraîchement, jeudi 15 décembre, à l’aéroport, par quelques dizaines de personnes brandissant des pancartes « Le Pen dégage ».

Plus tôt dans la journée, le président de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, avait « explicitement exprimé son refus de recevoir Marine Le Pen ». Et mercredi, les quatre parlementaires de Guyane s’étaient également offusqués de la venue de la candidate du FN, affirmant que son « idéologie » n’avait « pas sa place » dans la région. « Les accusations de racisme et de xénophobie sont de la paresse intellectuelle de nos adversaires politiques », a rétorqué jeudi la candidate du FN, invitée du journal télévisé de la chaîne locale, ATV Guyane.

Marine Le Pen a également rappelé son attachement à une politique dissuasive d’immigration, dénonçant les « pompes aspirantes » que représentent le droit du sol, l’aide médicale d’Etat et la scolarité gratuite, qu’elle souhaite supprimer.

Interrogée sur le problème de la délinquance que connaît la Guyane, la candidate d’extrême droite a souhaité délivrer un message de « fermeté ». « L’impunité, c’est ça le problème. Je propose la tolérance zéro, et le durcissement des peines si nécessaire », a soutenu la présidente du FN, qui promet de mettre l’outre-mer « au c’ur de la future politique stratégique de la France ». « Il faut partir à la conquête de la mer, un gisement d’emplois considérable », a ajouté la candidate, qui propose un « ministère de plein exercice de la mer et de l’outre-mer ».

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Emmanuel Macron a déclaré vendredi dans un entretien au quotidien France-Antilles, avant son arrivée en Guadeloupe, que les politiques publiques et l’Europe devaient mieux prendre « en compte les réalités ultramarines ». « Si la défiscalisation ou les grands plans marchaient, on n’aurait pas 50 % de chômage chez les jeunes, ni une situation qui se dégrade à la fois sur le plan économique et sanitaire », dit Emmanuel Macron, qui souhaite « élaborer avec les territoires d’outre-mer un autre projet ».

L’ancien ministre, qui doit également se rendre en Guyane, veut développer « plus fortement le tourisme ». « Il faut accroître les investissements dans ce secteur, notamment grâce à l’aide de la Caisse des dépôts. » M. Macron souhaite aussi encourager « le numérique, la silver économie’, c’est-à-dire ce qui concerne les seniors, l’économie de la transition énergétique ».

Sur la question européenne, le fondateur d’En marche ! souligne que « cela ne fait pas sens d’appliquer les mêmes normes sans tenir compte du contexte local ou régional. Le besoin de différenciation est réel ».

L’ex-patron de Bercy veut également « prendre quelques engagements clairs en matière de sécurité », notant que la Guadeloupe connaît une forte augmentation de la criminalité. « Là-dessus, je donnerai de la visibilité, en prenant des engagements dans la durée », ajoute-t-il.

Mélenchon plaide pour « l’autonomie énergétique » et « la souveraineté alimentaire »

Jean-Luc Mélenchon a atterri vendredi en Martinique, pour un voyage de quatre jours aux Antilles, qu’il conclura en Guadeloupe.

Le candidat, qui se présente désormais sous les couleurs de La France insoumise, est venu plaider pour une transformation de la stratégie de développement économique des outre-mer. Fustigeant des habitudes qui ont privilégié « la défiscalisation » et la « décharge de cotisations sociales » pour « stimuler » la production locale, lui propose un autre modèle.

« Il faut partir des nécessités fondamentales des territoires : l’approvisionnement énergétique, la souveraineté alimentaire », a expliqué Jean-Luc Mélenchon dans un entretien à France-Antilles. Dans la lignée de son discours prônant de plus en plus la transition écologique, il explique que « vous ne pouvez pas avoir d’économie locale si vous n’êtes pas capable de produire votre propre énergie d’une manière non polluante ». Selon lui, « toutes les îles devraient, avec leurs assemblées locales, prendre la décision de parvenir à l’autonomie énergétique ».

Concernant la souveraineté alimentaire, même si elle « n’est pas toujours possible à 100 %, il y a une planification nécessaire pour le retour à l’agriculture vivrière, estime M. Mélenchon, ajoutant : Si ça ne produit pas ipso facto la souveraineté alimentaire, ça peut permettre néanmoins un abaissement du niveau des prix de l’alimentation et une élévation de la qualité ».

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