Loi travail , les cheminots se préparent à la grève Hollande défend la réforme

Loi travail , les cheminots se préparent à la grève Hollande défend la réforme

« Un mouvement certes sérieux mais qui ne sera pas de l’ampleur qu’on pouvait imaginer. » C’est ainsi qu’Alain Vidalies qualifié la mobilisation des cheminots, qui démarrent mardi 31 mai, à 19 heures, un mouvement de grève reconductible. « A peu près 60 % de la circulation TGV (sera) assurée », a ajouté le secrétaire d’Etat sur France Inter, qui a également évoqué 50 % des Transilien et 45 % des Intercités roulant malgré la grève. La CGT-Cheminots (premier syndicat) promettait, elle, « une grosse mobilisation » dans un contexte où les revendications sont doubles pour les grévistes.

Ce mouvement est d’abord un moyen de pression pour un dossier interne : les délicates négociations sur l’organisation du temps de travail des cheminots, qui se tiennent actuellement, sur lesquelles les trois premiers syndicats (CGT, UNSA et SUD-Rail) entendent faire pression. A ces motifs, la CGT-Cheminots et SUD-Rail ont ajouté l’opposition au projet de loi travail. Le mouvement s’apparente d’ailleurs de plus un en plus à un transfuge de la contestation du texte gouvernemental, la CFDT-Cheminots, quatrième force syndicale à la SNCF, ayant finalement levé son préavis de grève, lundi, après de nouvelles propositions de la direction sur l’organisation du travail des cheminots.

Jeudi, c’est à la RATP que la CGT appelle à la grève pour la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi travail. « Le rapport de force fait qu’il n’y aura pas de perturbations majeures » sur le réseau a assuré M. Vidalies, mardi matin.

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Traitement des déchets, carburants : les autres perturbations de mardi

En région parisienne, le mouvement contre la loi travail a aussi gagné, lundi, le secteur du traitement des déchets. Des personnels de la propreté CGT bloquent, depuis la matinée, le centre de traitement des déchets d’Ile-de-France, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). L’appel a été lancé par la CGT d’Ile-de-France. Parmi les éboueurs qui bloquent le site, « une minorité est issue des agents de la ville », observe Mao Peninou, adjoint chargé de la propreté à la ville de Paris.

La situation s’est améliorée en ce qui concerne les carburants, avec le déblocage de la quasi-totalité des dépôts pétroliers, mais des perturbations perdurent. Sur les huit raffineries françaises, quatre sont toujours à l’arrêt et deux en débit réduit.

Hollande exclut le retrait de la loi

Le projet de loi travail, « une loi de progrès utile à notre pays », « ne sera pas retiré », assure François Hollande dans un entretien dans le quotidien Sud Ouest.

L’article 2 le plus contesté , qui consacre la primauté de l’accord d’entreprise sur la convention de branche en matière d’aménagement du temps de travail, « prévoit que l’accord d’entreprise, pour être valide, devra être approuvé par les syndicats qui représentent une majorité de salariés. C’est un verrou très sérieux », estime le chef de l’Etat. « La philosophie et les principes » de l’article seront maintenus, ajoute-t-il.

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Quant au projet de loi, « ce texte assure de meilleures performances pour les entreprises et offre des droits nouveaux aux salariés. C’est parce que c’est une loi de progrès utile à notre pays que je considère qu’il est nécessaire de le mener jusqu’à son terme », souligne-t-il.

De son côté, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a assuré, sur RTL, ne plus vouloir « faire sauter » l’article 2, lors d’un débat avec son homologue de la CFDT, Laurent Berger, sur le projet de loi travail. Il a affirmé qu’il n’y avait « aucun préalable pour retourner à la table des négociations » : « La balle est dans le camp du gouvernement. »

Manuel Valls reste en France

Manuel Valls a pour sa part décidé d’annuler un voyage officiel au Canada et à Saint-Pierre-et-Miquelon, prévu du 15 au 19 juin, afin de gérer, notamment, les suites du projet contesté de loi travail, a-t-on appris lundi auprès de Matignon. Le voyage est reporté à l’automne, a expliqué Matignon :

« Au regard des événements qui rythmeront le mois de juin, le premier ministre a pris la décision, en accord avec les autorités canadiennes et québécoises, de reporter à l’automne le déplacement qu’il avait envisagé d’effectuer du 15 au 18 juin. Ce report vaut également pour l’étape prévue à Saint-Pierre-et-Miquelon [le 19 juin]. »

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Le déplacement du premier ministre, jeudi et vendredi en Grèce, est lui maintenu. C’est le deuxième voyage du premier ministre reporté du fait du projet de loi travail, après un déplacement prévu en mars en Nouvelle-Calédonie et en Australie, et qui avait finalement eu lieu début mai. Alors qu’il se trouvait la semaine dernière en Israël et dans les territoires palestiniens, des responsables politiques français, dont le candidat à la primaire de la droite Bruno Le Maire, avaient critiqué la présence à l’étranger de Manuel Valls, alors que le conflit social se durcissait en France.

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