Loi Travail, des coups et du gaz au poivre après l’interpellation d’un militant CGT à Valenciennes (VIDÉO)
Un contrôle d’identité pour les uns. Une interpellation pour les autres. Hier, un peu avant midi, alors que la manifestation contre la loi travail se disloquait au faubourg de Paris, à deux pas de l’union locale CGT, un jeune militant de la CGT a été appréhendé par la BAC.
«
Jamais les policiers ne lui ont demandé son identité. Il a été menotté et claqué contre un mur et interpellé
», racontent deux manifestantes encore choquées par la scène à laquelle elles viennent d’assister. Ce jeune homme a été entendu pendant un peu plus d’une heure après la dégradation de la façade de la Société générale, rue de Paris, un peu plus tôt dans la matinée.
Ni une, ni deux, les responsables de la CGT ont changé leurs plans. Ils avaient prévu d’aller brûler des pneus devant chez Toyota. Ils ont pris la direction du commissariat, avenue des Dentellières, pour savoir ce que les policiers avaient à lui reprocher et surtout le soutenir. Les militants ont garé leur voiture sur le rond-point du boulevard Saly coupant la circulation des rames de tram entre Sainte-Catherine et Sous-préfecture mais laissant passer les voitures.
Des PV avant la fourrière
Les policiers ont commencé par relever les immatriculations de tous les véhicules avant de passer à la verbalisation. Quand le camion de la fourrière est arrivé, la tension est alors montée d’un cran. «
On ne nous a même pas demandé de bouger les voitures
», s’emporte une cégétiste. Les militants ont voulu empêcher l’enlèvement d’une voiture. Ils se sont heurtés aux policiers matraque à bout de bras pour les écarter. Des coups ont été échangés. Des deux côtés. Et le gaz au poivre a dû être sorti pour les éloigner. Les yeux ont pleuré dans les deux camps. Policiers et manifestants ont été gazés. Des noms d’oiseaux ont volé et des tentatives d’explications aussi.
«
Manifester, ce n’est pas faire n’importe quoi
», leur a lancé le commissaire divisionnaire Mathieu Bernier. «
Les manifestations pacifistes, c’est terminé. Vous avez tout gagné. Maintenant, ça va se durcir
», ont répondu les militants très remontés avant de scander le prénom du jeune homme et de lui lancer des cris de soutien. Une voiture de la CGT a été emmenée à la fourrière. La cinquantaine de manifestants a quitté les lieux quand le jeune militant interpellé a été relâché à 13 h 10. Ils ont quitté les lieux avec un dernier face-à-face avec la police au son de L’Internationale.