Lille , après une pluie d’amendes riverains en colère et bus en galère dans la rue du Prieuré
Avant la reprise en main, c’était l’anarchie. Depuis la reprise en main, c’est pire. Pour les habitants de la rue du Prieuré, pas de doute. La «
descente
» des agents verbalisateurs de la mairie, le 16 mars, est la cause de la «
pagaille
» actuelle. Et de la déviation de la ligne de bus 13.
«
Depuis quinze ans que je suis là, j’ai toujours connu ça
», raconte Jacques Meyer en pointant, sur son ordinateur, une photo de la rue du Prieuré. Les voitures y sont garées de part et d’autre de la voie, deux roues sur le trottoir. Au mépris, donc, des règles du stationnement alterné, en vigueur ici. Quinze jours d’un côté, quinze jours de l’autre. «
Il y avait une tolérance
», glisse Jacques Meyer.
Tolérance envolée
Une tolérance envolée le 16 mars, pile le jour de l’alternance, quand les ASVP municipaux ont aligné la moitié de la rue pour « stationnement très gênant ». 135 pièce.
La première critique des riverains touche à la forme. Soudaine. «
On ne reproche pas la verbalisation, puisqu’on ne respectait pas la loi, mais l’absence de sensibilisation, après des années d’habitude, expose Djamel Osmani. Si on avait été informés, on aurait pris nos dispositions ou on aurait assumé les conséquences.
» L’enseignant espère l’annulation des papillons.
Verbalisé car trop bien garé
L’autre reproche touche au fond. La règle de l’alternance, dans leur rue, est inepte, selon les Fivois. Une thèse étayée par’ Transpole. Car plus un bus ne passe par la rue du Prieuré. La ligne 13 a dû être déviée. L’arrêt de la rue Pierre-Legrand est suspendu. «
Jusqu’au 15 avril
», pronostique une affiche de Transpole sous l’abribus.
La faute à qui Au stationnement en alternance, accusent les habitants, photos et vidéos à l’appui. Il faut plusieurs heures, au mieux, pour que toutes les voitures changent de côté, deux fois par mois. Dans l’intervalle, les véhicules sont disséminés sur les deux rives de la rue du Prieuré’ et barrent la route aux bus. Pour avoir scrupuleusement respecté la règle, Jacques Meyer s’est même vu verbaliser par Transpole : sa chignole, seule à camper du bon côté, bloquait le passage !
«
On ne demande pas de pouvoir se garer partout
», insiste le prof retraité. Le collectif avance ses propres remèdes à la chienlit : stationnement bilatéral sur trottoirs, bilatéral sur voirie en rabotant les trottoirs, voire unilatéral. Tout plutôt que la bête application d’une règle qui, selon eux, ne l’est pas moins.
« Une solution pas satisfaisante »
Questions à Sébastien Duhem, président (PS) du conseil de quartier de Fives.
Après des années de tolérance, fallait-il sévir sans sommation
« Les ASVP sont passés par là et ils ont fait leur travail. C’est tombé. Mais on ne les a pas envoyés spécifiquement. En règle générale, on sensibilise d’abord. Par courrier, en porte-à-porte ou via la police municipale, comme cela s’est fait ailleurs, rue Mirabeau par exemple. Et après on y va. »
Êtes-vous favorable à l’annulation de ces PV
« Non. La loi est la loi. Mais d’ici début mai, je me rendrai, avec les conseillers de quartier, dans la rue du Prieuré, pour parler du stationnement avec les riverains. D’ici là, j’ai demandé à la police municipale de se mettre en stand-by pour cette rue. Et j’ai pris contact avec Transpole pour que M. Meyer soit remboursé (lire ci-dessus). »
Le stationnement par alternance est-il adapté à cette rue
« On ne peut pas rester dans cette configuration. Après avoir reçu les riverains (la semaine dernière), j’ai demandé à la Métropole européenne de Lille (compétente pour la voirie) de nous faire des propositions d’évolution. J’ajoute que nous menons une réflexion globale sur l’évolution des déplacements et du stationnement à Fives. Dans l’intervalle, j’en appelle au civisme des riverains de la rue du Prieuré, même si la solution actuelle n’est pas satisfaisante. »