Les yeux sur les Bleus , bonjour Marseille

Les yeux sur les Bleus , bonjour Marseille

Au revoir Clairefontaine. Les Bleus débarquent ce mardi dans la cité phocéenne, à la veille de leur second match de l’Euro face à l’Albanie, qui aura lieu dans un Stade-Vélodrome si riche en souvenirs pour l’équipe de France.

Il était une fois Didier Deschamps. AFP PHOTO / GABRIEL BOUYS

La principale révélation depuis le début de l’Euro, ce n’est ni Dimitri Payet, ni la fluidité du jeu des Croates, ni la permanence éternelle de la supériorité tactique des Italiens. Non, la principale révélation depuis le début de l’Euro est celle qu’a faite Sepp Blatter lors d’un entretien au quotidien argentin La Nacion, lundi. L’ancien président de la FIFA y explique tranquillement que le mythe des boules chaudes’ et des boules froides’ n’est en fait pas un mythe, et que le tirage au sort de plusieurs compétitions européennes au cours duquel les noms des équipes figurent sur un papier à l’intérieur desdites boules a ainsi pu être truqué.

« Bien sûr qu’on peut les rendre reconnaissables [les boules, n’est-ce pas], en les chauffant ou en les refroidissant. Bien sûr que cela est possible techniquement. J’ai été témoin de tirages au sort, au niveau européen, où cela se faisait. Mais jamais à la FIFA. » Une telle sortie trois jours après le début de l’Euro : saluons ici le sens du timing de l’ex-patron suisse du football mondial, qui raconte comment ça marche : « On met les boules au réfrigérateur avant. Puis en les touchant, on sent celles qui sont froides et celles qui ne le sont pas. » C’est facile, le football.

Avant même les déclarations de l’ineffable Sepp, avant même le début de l’Euro, on s’était dit que l’équipe de France avait été particulièrement épargnée par le tirage au sort son groupe est bien plus peinard que ceux de l’Espagne, de l’Angleterre ou de l’Italie et qu’elle bénéficiait d’un tableau manifestement plus ouvert que d’autres jusqu’au dernier carré : à condition qu’ils finissent premiers de leur groupe, les Bleus joueront en effet un troisième de poule (C, D, E) en huitièmes, puis un second de poule (B ou F) en quarts. Une seule autre équipe sera dans ce cas là : le premier du groupe D (a priori l’Espagne, tenante du titre).

Tout est expliqué clairement dans ces deux articles :’ Euro 2016 : comment le tableau favorise la France’ Euro 2016 : cinq questions pour un tirage au sort (en l’occurence, la 3)

En outre, s’ils finissent premiers du groupe, les Bleus disposeront d’une semaine de repos entre leur dernier match de poule et leur huitième de finale, et d’une autre semaine entre le huitième et le quart, ce qui n’arrivera à aucune autre équipe. Bref, ce n’est sans doute que le sort, mais il a été très bien tiré pour la bande à Didier Deschamps, à qui l’on demandera quand même ce soir ce qu’il pense de la sortie de Sepp Blatter, lors de la traditionnelle conférence de presse de veille de match, qui aura donc lieu à Marseille.

PASSE DE LA TRONCHE, ASTORGA & DIEGO, BALLON EN LÉVITATION

Les Bleus de 2016, qui ont démarré vendredi là où tout s’était achevé pour ceux de 1998, poursuivent leur aventure là où celle de leurs glorieux aînés avait débuté il y a dix-huit ans : au Stade-Vélodrome. Les joueurs de Didier Deschamps esquiveront tout risque de grève ce matin en s’envolant du Bourget vers 11 heures pour atterrir à Marseille peu après midi, et rallier l’hôtel Villa Massalia (4 étoiles, à partir de 143 euros la nuit), en lisière du Parc Borély, non loin du Vélodrome, où ils iront s’entraîner en fin d’après-midi.

Inévitablement, les souvenirs vont ressurgir. Depuis le France Afrique du Sud de l’été 1998 (que vous pouvez revoir en entier ici, si vous avec une heure et demie à tuer), Marseille a accueilli quatre matchs des Bleus. Un France Maroc en 1999, remporté 1-0 sur un but de Djorkaeff, avec une passe décisive de la tronche du gardien marocain ; un France FIFA All Stars en 2000 (5-1), dont on se rappelle le triplé de Trezeguet, le beau pétron du gauche de Deschamps sur le but du 2-0, la passe lumineuse de Zizou et la feinte ravageuse d’Anelka ; un France Argentine en 2009 (0-2), avec Lassana Diarra sur le terrain, et l’inoubliable tentative (ratée) de David Astorga de prendre Diego Maradona par l’épaule ; et un France-Suède en 2014 (1-0) marqué par la tête décroisée de Varane, le pénalty loupé de Benezma, et surtout le ballon en lévitation au moment de l’entrée des équipes sur le terrain.

A l’aise Matuidi. AFP PHOTO / FRANCK FIFE

Ce dernier match avait d’ailleurs aussi été marqué par les sifflets du public marseillais à l’encontre du Parisien Lucas Digne. Un scénario inimaginable demain pour le milieu du PSG, Blaise Matuidi, auteur d’un joli lapsus en conférence de presse lundi : « Je suis un joueur de l’équipe de France, et là, c’est l’heureux. C’est l’Euro, pardon. Donc je pense et j’espère que le public va être derrière toute son équipe. Le stade, ça va être mon stade aussi, parce que c’est le stade de l’équipe de France. Je ne me fais pas de souci, je suis content de jouer dans ce stade, parce qu’il est super, il est beau. J’espère vraiment qu’il va nous aider à gagner. »

Moussa Sissoko, l’autre joueur français de corvée de conf’ de presse hier, a quant à lui appelé au soutien inconditionnel caractéristique des fans marseillais : « J’espère qu’ils seront derrière nous comme ils le sont avec leur club. » Espérons quand même pour les Bleus qu’ils seront un peu plus derrière eux qu’ils n’ont été derrière l’OM cette saison.

 Henri Seckel

A PART ÇA, la conférence de presse d’hier, outre quelques considérations sur le match à venir face à l’Albanie, sur lesquelles nous reviendrons demain, a été marquée par ces deux hauts faits :

‘ Alors qu’il était assis depuis trente secondes, Moussa Sissoko a été mis en difficulté par son téléphone portable qui s’est mis à sonner très fort, et a ostensiblement refusé de redevenir silencieux. Un moment de solitude rigolo, auquel Philippe Tournon, le responsable presse des Bleus, a mis fin en ordonnant que le téléphone soit « évacué » de la salle :

‘ Questionné sur les Albanais, que les tricolores n’avaient pas réussi à battre en deux confrontations l’an passé (1-1 et 0-1), le milieu de terrain de Newcastle a répondu : « Les deux matchs qu’on a joués contre eux, ils nous ont posé vache’ euh, beaucoup de problèmes. » On s’est alors dit que si les joueurs étaient autorisés à y parler normalement, les conférences de presse seraient sans doute un peu plus vivantes.

Et puis on a senti que, ça y est, l’Euro avait véritablement démarré, puisqu’on a eu droit à une flopée de questions auxquelles les joueurs ne peuvent évidemment pas répondre : Va-t-on passer du 4-3-3 au 4-2-3-1 face à l’Albanie Sissoko va-t-il remplacer Pogba Évra est-il trop vieux Griezmann est-il foutu

Dans son édition du jour, L’Équipe avait posé cette question en titrant sa une sur « l’inquiétude Griezmann ». Ce qui, au bout d’un petit morceau de match moyen face à la Roumanie, était peut-être un peu tôt. Mais que voulez-vous, ce n’est pas le compte-rendu de Pologne-Irlande du Nord qui va faire vendre des journaux entre deux matchs des Bleus.

« Faut-il remplacer Pogba' », « L’inquiétude Griezmann ». pic.twitter.com/6iSmCo8EvI

‘ Cahiers du football (@cahiersdufoot) June 12, 2016

BONUS VÉLODROME VINTAGE.

Lors du dernier match d’un Euro joué par la France au Vélodrome, Jean Tigana, les Bleus et leur joli maillot y avaient battu le Portugal en demi-finale. AFP PHOTO

 *tout le monde aura reconnu dans ce « Marseille ! » le cri inaugural du chef-d »uvre de Soprano, A la bien.

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