Les studios DreamWorks Animation rachetés pour 38 milliards de dollars par Comcast

Les studios DreamWorks Animation rachetés pour 38 milliards de dollars par Comcast

Le Monde
| 27.04.2016 à 17h01
Mis à jour le
28.04.2016 à 16h38
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Par Stéphane Lauer (New York, correspondant)

Après plusieurs tentatives infructueuses, DreamWorks Animation a enfin trouvé un acheteur. Comcast, le premier câblo-opérateur américain, propriétaire de NBCUniversal, a annoncé jeudi 28 avril le rachat du studio de cinéma créateur de Shrek, Kung Fu Panda et Madagascar, pour 3, 8 milliards de dollars (3,35 milliards d’euros). « Dreamworks nous aidera à faire grossir notre offre de films, de programmes télévisés, de parcs à thème et de produits dérivés dans les années à venir », a commenté dans un communiqué Steve Burke, le patron de NBCUniversal.

L’idée de Comcast est bien de rapprocher DreamWorks Animation de son propre studio, Illumination Entertainment, qui, malgré ses récents succès comme Moi, moche et méchant et Minions, reste encore un acteur de taille modeste. Convaincu qu’il doit accélérer dans ce domaine, Comcast a décidé de mettre le prix en proposant à Jeffrey Katzenberg, patron et actionnaire majoritaire à 60 % de DreamWorks, une prime de 27 % par rapport à la valorisation actuelle du groupe.

M. Katzenberg cherchait depuis des années à vendre son studio, dont l’indépendance est devenue un handicap au fil du temps. Dreamworks Animation affiche un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 900 millions de dollars. Dans un secteur où les succès sont aléatoires, le studio de cinéma a de plus en plus de mal à tirer son épingle du jeu face à des acteurs plus solides comme Disney et sa filiale Pixar, Blue Sky (L’Age de glace) ou Warner Bros. Après plusieurs sorties décevantes entre 2012 et 2014, DreamWorks a été obligé, depuis, d’entreprendre une série de restructurations. En janvier 2015, le groupe a ainsi supprimé 500 postes et annoncé son intention de se séparer de son siège social de Glendale, en Californie. Un malthusianisme qui l’a conduit à réduire également le rythme des sorties de film, passant de trois par an à deux aujourd’hui.

Produits sous licence

Dans ce contexte compliqué, DreamWorks avait tenté dès 2014 de se vendre au groupe japonais de télécommunications SoftBank, ainsi qu’au fabricant de jouets Hasbro. En vain. En attendant, le studio tente de se diversifier, notamment au travers d’un partenariat avec Netflix pour produire des dessins animés et le rachat de la société de vidéo numérique AwesomenessTV.

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Le rapprochement avec Illumination Entertainment devrait offrir à DreamWorks de nouvelles perspectives. Le studio devrait s’inspirer des méthodes de production de la filiale de Comcast. Celle-ci externalise une partie de son animation dans des pays à bas coûts, ce qui lui permet de produire des films 40 % moins chers que la firme de M. Katzenberg.

L’alliance des deux studios pourrait également déboucher sur des synergies dans le domaine des produits sous licence et des parcs à thème, dans lequel Comcast a beaucoup investi ces dernières années. Enfin, DreamWorks va permettre à Illumination Entertainment de mettre un pied sur le très prometteur marché chinois, où M. Katzenberg a monté une coentreprise, Shanghai Oriental DreamWorks, qui a produit le dernier Kung Fu Panda.

Ce rachat pourrait aussi entraîner à terme le départ de M. Katzenberg, qui, selon son contrat, peut prétendre à un chèque de départ de 22 millions de dollars. Christopher Meledandri, le patron d’Illumination, pourrait dans ce cas lui succéder.

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