Les politiques à confesse sur le divan de Karine Le Marchand

Les politiques à confesse sur le divan de Karine Le Marchand

Peu importent les résultats d’audience, M6 a déjà réussi son coup. Avant même qu’elle ne soit diffusée dimanche 9 octobre en première partie de soirée, « Une ambition intime » a fait le buzz ces derniers jours. La nouvelle émission de Karine Le Marchand suscite la polémique. Le choix de l’animatrice entremetteuse de « L’amour est dans le pré » pour conduire une série d’entretiens avec des candidats à l’élection présidentielle est apparue étonnant pour certains, incongru pour d’autres et intolérable pour les plus remontés.

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Il est vrai que le résultat est surprenant. Une image léchée, une décoration soignée, un éclairage tamisé, on est loin des habituels plateaux des émissions politiques. Pour recevoir les prétendants à la magistrature suprême, Karine Le Marchand a investi des appartements qu’elle a réaménagés avec quelques objets personnels, des photos de familles « pour que l’invité se sente bien ». Elle minaude, croise et décroise les jambes pour mettre à l’aise ses interlocuteurs, parfois tout émoustillés devant tant de charme et de flatterie. Il n’y a guère que Nicolas Sarkozy qui apparaît un peu dérouté par l’exercice. « On a lu des choses souvent exagérées sur vous ! » lâche-elle en préambule. Experte du secteur, elle confie à Bruno Le Maire : « Vous êtes très aimé des agriculteurs. »

Pour obtenir la confidence, la méthode Le Marchand emploie la douceur, les caresses et les tapes sur les cuisses, les gloussements, les soupirs. L’ex-présentatrice des « Maternelles » joue parfois le rôle de maman. « Vous êtes tous mes enfants dans cette émission », finit-elle par avouer. Face à une Marine Le Pen tendue, l’animatrice verse même un verre de blanc à la présidente du Front national. Histoire de détendre l’atmosphère.

La vraie personnalité des candidats

Pour certains, la participation de la candidate frontiste à l’émission contribue à sa dédiabolisation. Il est vrai que tous les candidats apparaissent, sinon sous leur meilleur jour, du moins dans un environnement qui les rend plutôt sympathiques. Karine Le Marchand est pleine d’empathie quand Marine Le Pen raconte comment, à 8 ans, elle a dû déménager après que l’immeuble où se situait l’appartement familial a été soufflé par une bombe. Elle compatit à la dépression post-21 avril de Jean-Luc Mélenchon ou à l’anorexie de la fille de François Bayrou.

Devant ce déballage intime, on est un peu mal à l’aise. Cependant, le programme n’est pas totalement dénué d’intérêt. Mme Le Marchand a le mérite de faire découvrir des facettes méconnues des candidats qui finissent par se lâcher, laissant entrapercevoir leur vraie personnalité. « Leurs programmes, je n’en ai rien à faire », assume-t-elle. L’animatrice veut avant tout séduire ceux qui ne regardent jamais les émissions politiques ; un traitement totalement assumé chez M6, qui reste fidèle à son image de « feel good TV ».

Après Bruno Le Maire, Marine Le Pen, Arnaud Montebourg et Nicolas Sarkozy ce dimanche, un deuxième opus sera diffusé avant le premier tour de la primaire des Républicains, fin novembre. L’animatrice y confessera Alain Juppé, François Fillon, Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou. Un troisième numéro pourrait être mis à l’antenne avec des candidats de gauche, dont François Hollande, qui n’a pas décliné l’invitation.

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