Les maires maintiennent leurs initiatives estivales

Les maires maintiennent leurs initiatives estivales

Le Monde
| 19.07.2016 à 11h23
Mis à jour le
19.07.2016 à 12h10
|

Par Béatrice Jérôme

« La population nous attend au tournant », résume Pierre Mathonier, maire (PS) d’Aurillac (Cantal). Depuis l’attentat terroriste, la nuit du 14 juillet à Nice, les maires, quelle que soit la taille de leur ville, se sentent en première ligne. « On a pris conscience qu’on est tous à la merci du premier fêlé venu », confie Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg.

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La polémique enfle sur le dispositif de sécurité à Nice

Pourtant rares sont ceux qui ont annulé les festivités estivales prévues sur leur commune. Après avoir suspendu, le 15 juillet, le festival Jazz à Juan, Jean Leonetti, maire (Les Républicains) d’Antibes (Alpes-Maritimes), a décidé de l’autoriser de nouveau à partir de mercredi. Seuls les concerts « off » qui devaient se dérouler dans plusieurs lieux de la ville restent annulés. Car « il était plus difficile d’en garantir la sécurité », explique la mairie.

A Aurillac, le maire « a beaucoup hésité » avant de décidé de maintenir le Festival international de théatre de rue du 17 au 20 août qui attire 30 000 personnes par jour. A Strasbourg, la Grande Braderie aura bien lieu comme chaque année, le 30 juillet et 200 000 personnes sont attendues sur une seule journée.

« Ne pas céder à la pression »

A Paris, « on ne renonce à aucun événement de la saison estivale », indique le cabinet d’Anne Hidalgo. L’édition 2016 de Paris Plages se tiendra du mercredi 20 au 4 septembre. Mercredi, la maire de Paris inaugurera cette édition avec le maire de Tunis et celui de Sousse, ville proche de M’Saken, village natal de Mohamed Lahouaiej ­Bouhlel, l’auteur de l’attentat de Nice.

Les maires voient dans leur décision de ne pas renoncer aux fêtes de l’été l’occasion de porter un message « républicain ». « On ne doit pas céder à la pression de ceux qui veulent qu’on change nos manières de vivre », affirme Benoist Apparu, maire (LR) de Châlons-en-Champagne. « Nous devons faire preuve d’intransigeance et de fermeté à l’égard de ceux qui nous attaquent, mais aussi d’unité et de vivre-ensemble pour nos populations », a réagi Mme Hidalgo, la nuit de l’attentat.

Dispositif « anti-intrusion » à Paris Plages

Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué lundi 18 juillet que les forces armées déployées dans le cadre de l’opération « Sentinelle » devraient « contribuer en particulier à l’action de sécurité lorsqu’il y a des flux, que ce soit des manifestations sportives ou culturelles ».

En accord avec les préfets, les élus ont prévu des dispositifs pour parer à des attaques semblables à celle perpétrée à Nice. A Strasbourg, M. Ries devrait interdire, pour la première fois, la circulation automobile dans le centre-ville durant la Grande Braderie.

A Paris, un dispositif « anti-intrusion de véhicules » sera mis en place sur le site de Paris Plages. Des blocs de béton et des voitures en stationnement fixe seront installés sur la voie Georges-Pompidou pour faire office de barrage.

Mais, malgré des mesures de contrôle drastiques, les maires ont la hantise d’être exposés à des actes terroristes dont ils ne peuvent prévoir « le mode opératoire ». « Nous risquons d’autres types d’attaques face auxquels nous n’avons pas la parade aujourd’hui », s’inquiète M. Mathonier, le maire d’Aurillac.

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