Les créations françaises en tête des meilleures audiences des fictions à la télévision en 2015
Le Monde
| 28.06.2016 à 16h15
Mis à jour le
28.06.2016 à 16h31
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Par Daniel Psenny
Le temps consacré à la télévision diminue chez les jeunes
En 2015, la durée d’écoute quotidienne de la télévision par individu est en hausse par rapport à 2014 en Allemagne et en France, alors qu’elle diminue en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni.
La même année, la durée d’écoute de la télévision baisse de deux minutes (1 h 56) chez les 4-14 ans et d’une minute (3 h 02) chez les 15-49 ans, alors qu’elle progresse de 5 minutes (5 h 07), chez les 50 ans et plus.
L’essor de la télévision de rattrapage
Le véritable phénomène est l’essor de la télévision de rattrapage, avec 5,1 milliards de vidéos visionnées sur les plates-formes dans les cinq pays cités, contre 3,7 milliards en 2014.
« Les jeunes ont déserté la télévision classique, mais regardent massivement de la vidéo sur le Net. On peut espérer qu’à partir du moment où des plates-formes françaises puissantes, comme Molotov, vont s’installer, elles auront un vrai public », estime Jean-François Boyer, le président de l’APA, dans un entretien à l’AFP.
Dans ces cinq pays, les recettes publicitaires nettes des chaînes de télévision sont en augmentation avec un total de 18,6 milliards d’euros (+ 3,6 %). Le Royaume-Uni est le premier marché de la publicité télévisuelle en Europe.
En France, la part d’audience des chaînes de la TNT augmente (+ 5,7 points en cinq ans) alors que celle des chaînes nationales historiques (‘ 4 points) et des chaînes thématiques (‘ 1,7 point) est en baisse.
Un volume de fictions stable
Avec 743 heures produites, le volume de la fiction en France est stable par rapport à celui de l’an dernier. En 2015, l’investissement des chaînes nationales gratuites dans la production de fiction a baissé de 12,7 % à 380,4 millions d’euros.
France Télévisions demeure le premier investisseur dans la production de fiction (51,1 % des apports de l’ensemble des chaînes), suivi par TF1 (23,1 %), Canal+ (16,3 %), Arte France (4,6 %) et M6 (4 %).
Le format de 52 minutes reste plébiscité par les chaînes devant le 26 minutes et le 90 minutes. Mais, à l’instar des autres pays européens, la production de fictions est désormais majoritairement composée de séries, avec un volume en hausse de 2,3 % par rapport à 2014.
L’APA note que l’offre de fiction en première partie de soirée est majoritairement française sur France 2 et France 3, américaine sur TF1, Canal+ et M6, et européenne (hors France) sur Arte.
Bonne nouvelle pour les producteurs : en 2015 la fiction française a retrouvé la tête du palmarès des meilleures audiences de fictions, avec 33 des 100 meilleures audiences de la télévision.
Un peu plus d’investissements sur les documentaires et moins sur l’animation
En 2015, les chaînes nationales gratuites ont investi 175 millions d’euros dans la production de documentaires, soit une hausse de 6,3 %. L’apport des chaînes publiques nationales progresse de 2,9 %, à 138,3 millions d’euros, alors que celui des chaînes privées nationales gratuites est en hausse de 21,7 %, à 36,7 millions d’euros. La participation des chaînes de la TNT augmente de 29,9 %, à 20,3 millions. L’investissement des chaînes payantes recule de 5,9 %, à 29 millions.
En 2015, l’investissement des chaînes nationales gratuites est en baisse de 20,9 %, à 31,3 millions d’euros, dont 20 millions provenant des chaînes publiques.
Enfin, le CNC a recensé 762 entreprises de production de programmes audiovisuels (fiction, documentaire, animation, spectacle vivant, magazine). La grande majorité d’entre elles (86,4 %) ne produisent qu’un seul genre de programmes (majoritairement de la fiction) dont l’exportation a été multipliée par deux et a augmenté de 17,1 %.