Les cortèges de mariage placés sous surveillance renforcée

Les cortèges de mariage placés sous surveillance renforcée

On n’en est pas encore arrivé au point où Valenciennes viendrait à interdire la célébration des mariages le samedi, comme Roubaix avait été amené à le faire en 2010 devant la recrudescence des rodéos urbains. Le phénomène n’a pas cessé pour autant dans la métropole lilloise où ce type d’infraction semble solidement ancré dans les m’urs.

Valenciennes n’en est pas exempte. Preuve en est le désordre qu’un cortège parti de Beuvrages a semé derrière lui le samedi 24 septembre. À deux pas du parc de la Rhonelle, choisi par les mariés pour faire leurs photos, des voitures stationnaient en toute impunité sur les voies de circulation, sur les arrêts minutes réservés aux commerces tout proches, sur les trottoirs’ Une dizaine d’infractions au code de la route ont été relevées par la police, intervenue sur place’ à la demande du maire de Valenciennes, Laurent Degallaix, qui a tout vu et a pu se rendre compte des failles du dispositif existant.

À la boulangerie de la place Cardon, on a décidé de dire stop
 : une panière pleine de bonbons a été dérobée le 24 septembre et une vitrine a cédé dans l’agitation d’une bousculade alors que vingt-cinq personnes étaient entrées dans le magasin. Désormais, les portes feront office de filtre en ne laissant entrer les clients que par petites poignées le samedi après-midi.

Last but not least, « 
l’exploitation des images de vidéosurveillance a permis de reconstituer la progression du cortège, expose la Ville, et de constater deux délits graves d’entrave à la circulation.
 » Un des véhicules s’était mis en travers de la chaussée pour faciliter le passage des invités, une première fois sur le rond-point Harpignies, puis à la Croix d’Anzin.

« J’entends les commentaires, les gens croient qu’on laisse faire alors que les comportements dangereux sont systématiquement verbalisés »

C’en était trop pour la municipalité qui a décidé de taper du poing sur la table et de prendre un certain nombre de mesures qu’elle liste dans un communiqué diffusé jeudi soir. Bigre. À compter de ce samedi 1er octobre, donc, un équipage moto se tiendra prêt à « 
intervenir rapidement sur les cortèges
 », pour, s’il le faut, « 
neutraliser les entrées de ville et repérer les infractions au code de la route
 ». Les policiers municipaux seront épaulés par les « nationaux » pour « 
neutraliser l’accès de la place d’Armes, lieu de convergence de tous les cortèges
 ».

Il est aussi question de renforcer la « 
vigie vidéo des entrées de ville chaque samedi pour détecter les comportements à risque
 » et de verbaliser systématiquement les véhicules en infraction.

C’est la fin du « 
sentiment d’impunité
 » : « 
On ne peut pas laisser l’anarchie perdurer
 », insiste le maire, régulièrement interpellé par ses administrés à ce sujet. « 
J’entends les commentaires, les gens croient qu’on laisse faire alors que les comportements dangereux sont systématiquement verbalisés.
 » Parti en guerre contre le stationnement illicite, Laurent Degallaix se devait de hausser le ton, face à un phénomène qui « 
a tendance à se répéter
 ». Question de cohérence. Il se défend de tout effet de manche. « 
Je sais qu’un mariage est un moment de fête. Il peut être encore plus beau en respectant les autres.
 » À Valenciennes, ça ne rigole plus.

Roubaix: des incivilités, malgré la charte

La célébration des mariages continue de représenter un véritable casse-tête pour la municipalité. En 2011, la mairie avait mis fin aux mariages du samedi après-midi pour répondre à la multiplication des rodéos entre la mairie et le parc Barbieux, où les familles se retrouvent pour réaliser les photos officielles.

Loin de régler le problème, cette mesure l’a en fait reporté sur le vendredi et le samedi matin. Et de nombreux cortèges de mariage continuent à déraper. Depuis la victoire de Guillaume Delbar (LR) en 2014, la ville a généralisé la vidéoverbalisation, qui permet aux policiers municipaux de dresser des PV à partir des images de la vidéosurveillance. En 2015, une centaine de procédures ont été dressées dans ce cadre. La Ville et la préfecture réfléchissent désormais à restreindre la circulation le vendredi autour du parc Barbieux.

Les incivilités ne se limitent toutefois pas aux cortèges. La mairie dénonce pêle-mêle les retards, les débordements dans la salle des mariages, l’irrespect envers le personnel municipal voire l’agressivité envers les élus. Il est même arrivé qu’une adjointe soit malmenée par les convives parce qu’elle était une femme !

L’élue en charge de l’état-civil à Roubaix, Margaret Connell (LR), estime qu’ « 
un mariage sur trois
 » est touché par une de ces incivilités. Depuis 2014, elle reçoit tous les futurs mariés pour leur expliquer le déroulement de la cérémonie et leur rappeler les règles à respecter. Tous s’y engagent via une charte de bonne conduite’ qui est donc loin d’être toujours respectée.
BRUNO RENOUL

On ne convole plus à Maubeuge le samedi après-midi

« 
J’ai peur d’un accident terrible. » Des raisons de sécurité ont prévalu, mi-mars, dans la décision du maire de Maubeuge, Arnaud Decagny, de cesser la célébration des mariages le samedi après-midi. La mesure visait à juguler les cortèges aux comportements routiers dangereux et à pacifier la cohabitation avec les visiteurs du zoo, en face de l’hôtel de ville. La signature préalable par les couples d’une charte de bonne conduite et la présence de la police (jusqu’à 38 PV recensés en une seule journée) à l’encontre des imprudents n’avaient jusqu’alors jamais suffi. « 
Ça s’était beaucoup calmé
 », juge A. Decagny qui a récemment noté le retour en ville de cortèges agités. « 
Ils s’étaient mariés ailleurs et venaient pour prendre des photos dans les remparts. » Du coup, le maire songe à sévir à nouveau et à mobiliser ses motards si besoin. En juin, la ville voisine de Louvroil a elle aussi cessé les mariages le samedi après-midi.

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