L’Éléphant de la Mémoire se fait attendre à Maubeuge
Son imposante stature était apparue lors des v’ux du maire de Maubeuge, promesse de développement touristique. Le Département nous avait confirmé, courant janvier, que l’Éléphant de la Mémoire, créé en 1989 pour le bicentenaire de la Révolution, serait «
légué de façon définitive à la ville de Maubeuge
», à charge pour celle-ci de financer la réhabilitation de ce monument tombé dans l’oubli depuis près de trente ans. Arnaud Decagny comptait pouvoir installer l’Éléphant de la Mémoire au zoo pour «
créer de l’attractivité
».
Restait encore au Département à payer et organiser le transport de la bête, cédée pour l’euro symbolique à la commune de Wallers en 1997 puis stockée dès 1992 sur le site minier d’Arenberg. Et c’est peut-être là que le bât blesse’
Le 1er février, Alain Bocquet, président de la Communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut, a écrit à Jean-René Lecerf, président du conseil départemental, pour lui demander de s’acquitter du paiement de frais relatifs au pachyderme. Pas des frais de bouche ni d’hébergement, mais des dépenses engagées pour sortir la structure de 13 m de haut de son hangar dans le cadre des travaux de réhabilitation du site en un pôle de création numérique, Arenberg Creative Mine. «
Le montant demandé au Département s’élève à un petit 100 000
», explique-t-on à la Porte du Hainaut qui assure n’avoir pas eu, à ce jour, de réponse. Pas vraiment une paille alors que le conseil départemental vient de voter une hausse du taux du foncier bâti’ Ajoutez à cela la coquette somme de 50 000 , évaluée pour le seul transport en convoi de six semi-remorques jusqu’à Maubeuge’
Marché lancé pour le transport
Pour l’heure, le Département n’évoque pas, de son côté, l’exigence financière de la Porte du Hainaut. Aux dernières nouvelles, ce vendredi matin, «
une consultation en marché à procédure adaptée a été lancée fin décembre pour procéder au transfert
», nous a répondu le service communication. Dès que ce marché aura été notifié, «
il
faudra compter entre six à dix semaines de délai pour obtenir l’ensemble des autorisations de la direction régionale de l’Environnement.
» Le transport de l’Éléphant jusqu’à Maubeuge prendrait ensuite «
une semaine
». Direction : le site des anciennes brasseries à la Violaine, route d’Élesmes.
La rénovation envisagée l’Éléphant comporte une petite salle pouvant accueillir du public mais plus aux normes est estimée par Arnaud Decagny à «
100 000
». «
Si cela nous permet de faire 15 à 20 000 entrées en plus au zoo, rien qu’avec ça, il est amorti
», avait-il avancé aux v’ux du faubourg Saint-Quentin.
Faut-il encore que la Porte du Hainaut accepte de laisser partir l’Éléphant sans contrepartie. À Arenberg Creative Mine, on observe qu’«
il fait la joie des enfants dans le parc où il a été mis en valeur
». Ce gratuitement’
Quand Arkéos attendait l’Éléphant
Courant 2014, le Département avait déjà accepté de céder l’Éléphant de la Mémoire pour l’euro symbolique à la Communauté d’agglomération du Douaisis (CAD) qui comptait le rénover pour l’installer au musée Arkéos. Une étude plus tard, le coût de mise aux normes d’accessibilité et de sécurité avait été estimé à 400000′. Pas question de mettre une telle somme. La CAD a renoncé.
Et a été contrainte, récemment, de remplacer les vitres de l’actuelle cafétéria du musée où avait été gravée l’inscription « En attendant l’Éléphant’ »