Le premier lancement d’une fusée depuis le nouveau cosmodrome russe Vostotchni retardé

Le premier lancement d'une fusée depuis le nouveau cosmodrome russe Vostotchni retardé

Le lancement du vaisseau russe Soyouz 2.1a, qui devait être le premier effectué depuis le nouveau cosmodrome Vostotchni, situé dans l’Extrême-Orient russe, a été reporté mercredi 27 avril matin de vingt-quatre heures, a annoncé l’agence spatiale du pays, Roskosmos. « Il y a eu un arrêt par le système de contrôle automatisé », a expliqué son directeur, Igor Komarov, aux agences de presse russes, les seules autorisées sur le site. Cet ordre a été donné « deux minutes et demie » avant l’heure prévue du décollage, 11 h 1 heure locale (4 h 1 à Paris).

Une nouvelle tentative de lancement du vaisseau, chargé de mettre trois satellites russes en orbite, aura lieu jeudi à la même heure, a déclaré M. Komarov. Il « existe toutes les raisons de croire » que ce défaut technique pourra être corrigé d’ici là, a-t-il assuré. Son vice-directeur, Andreï Ivanov, a de son côté ajouté : « Le facteur [d’une erreur humaine] est exclu. »

Le décollage aurait dû avoir lieu en présence de Vladimir Poutine, a révélé mercredi matin son porte-parole, Dmitri Peskov, alors que la présence du chef de l’Etat n’avait pas été confirmée jusque-là. « Le président est arrivé ce matin à Blagovechtchensk [la principale ville des environs] et s’est rendu au cosmodrome Vostotchni afin de participer au lancement. » Après ce contretemps, il a décidé de reste au cosmodrome.

« Plus grand chantier du pays »

Aucune retransmission en direct du lancement sur les chaînes de télévision du pays n’avait été prévue, contrairement aux nombreux décollages de fusées russes depuis Baïkonour, au Kazakhstan. Qualifiée de « plus grand chantier du pays » par les médias russes, la construction de Vostotchni a nécessité 300 milliards à 400 milliards de roubles (4 milliards à 5,3 milliards d’euros). Le premier pas de tir, destiné aux vaisseaux Soyouz, n’a été achevé qu’au début de 2016.

Les travaux ont commencé en 2012 dans la région de l’Amour, immense mais peu peuplée, sur décision de Vladimir Poutine, qui avait ordonné de le construire sur le site d’une ancienne base de missiles soviétiques, Svobodni-18. Ce site, situé à 9 000 km à l’est de Moscou, est plus proche de l’équateur que la base déjà existante de Plessetsk, dans le nord du pays : un paramètre qui facilite les mises en orbite.

Son principal avantage est surtout de se trouver sur le sol russe et donc de permettre à Moscou de ne plus dépendre du cosmodrome kazakh, loué 115 millions de dollars par an depuis la chute de l’URSS. Pour autant, Dmitri Rogozine, le vice-premier ministre chargé de l’espace, a prévenu sur les ondes de la radio Ekho Moskvi que la Russie continuerait d’utiliser Baïkonour pour envoyer des hommes dans l’espace jusqu’en 2023. Le lancement du Soyouz 2.1a est le seul prévu pour l’année 2016.

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