Le PDG d’Orange évoque un rapprochement avec Canal+

Le PDG d'Orange évoque un rapprochement avec Canal+

Stéphane Richard a déclaré que si le groupe de télévision payante était à vendre, « c’est certain qu’Orange s’y intéresserait ». Ces derniers mois, Orange et Canal+ ont renforcé leurs liens commerciaux.

Le Monde
| 10.12.2016 à 10h35
Mis à jour le
10.12.2016 à 10h55
|

Par Sandrine Cassini et
Alexis Delcambre

Ne jamais dire « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau »’ Après avoir longtemps écarté toute velléité de convergence avec des médias, voici que Stéphane Richard, le PDG d’Orange, se prend à rêver tout haut de mariage avec Canal+.

Le patron du premier opérateur télécom français a déclaré, jeudi 8 décembre au Maroc, en réponse à une question lors d’une conférence de presse consacrée à sa filiale Meditel :

« Si Canal+ était à vendre, c’est certain qu’Orange s’y intéresserait. (‘) Beaucoup de raisons poussent à une alliance entre Orange et Canal+, dont la forme et l’importance restent à définir. »

La déclaration peut se lire comme une marque d’intérêt pour le groupe de télévision payante et ses contenus, à l’heure où le concurrent commun aux deux groupes, SFR, mène une offensive déterminée dans les secteurs du sport, des séries et du cinéma. Mais elle est aussi une façon, pour M. Richard, d’inverser les termes du débat, alors que la rumeur évoquait récemment une possible entrée de Vivendi, le propriétaire de Canal+, au capital d’Orange.

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Officiellement, le groupe de télévision payante n’est toutefois pas à vendre. A ce stade, aucune discussion formelle n’a été engagée, même si les deux hommes se parlent régulièrement. La déclaration publique de Stéphane Richard s’inscrit dans ce dialogue à distance avec Vincent Bolloré, l’actionnaire de référence de Vivendi.

Changement de pied notable

Le PDG d’Orange serait prêt, selon nos informations, à prendre une participation minoritaire, voire majoritaire, chez Vivendi, mais ne souhaiterait pas l’entrée de Vivendi au capital d’Orange. Reste que le groupe de médias détient une participation d’un quart au capital de Telecom Italia et qu’Orange a toujours rêvé de participer à la consolidation des télécoms en Europe. M. Bolloré pourrait-il en profiter pour monnayer sa participation dans l’opérateur italien La thèse est pour le moment réfutée chez Orange.

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Les deux groupes, qui entretiennent des « interactions naturelles », dit-on chez Orange, ont renforcé leurs liens ces derniers mois. L’opérateur a ainsi conclu un accord pour distribuer une offre « fibre » comprenant les chaînes de CanalSat. Des deux côtés, l’intérêt à travailler ensemble paraît évident.

Pour Stéphane Richard, cette marque d’intérêt représente un changement de pied notable. Celui qui avait mis fin aux (més) aventures d’Orange dans les contenus a toujours dit qu’il ne croyait pas à la convergence des télécoms et des médias dans la mesure où il était très compliqué d’amortir de coûteux contenus. Il a aussi répété qu’Orange, opérateur dominant en France, qui de surcroît compte l’Etat comme actionnaire, n’était pas le mieux placé pour avoir une position forte sur le marché des contenus. Une telle opération serait regardée de près par l’Autorité de la concurrence.

Mais la perspective de l’élection présidentielle, et d’un éventuel changement de cap de l’Etat en cas d’alternance, pourrait permettre à Orange de prendre de la distance avec son encombrant actionnaire. Et donc d’ouvrir le champ des possibles.

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