Le FMI plaide pour une intégration économique rapide des migrants

Le FMI plaide pour une intégration économique rapide des migrants

Alors que les flux migratoires suscitent une forte polarisation en Europe et aux Etats-Unis, le Fonds monétaire international (FMI) se saisit du débat. Y consacrant tout un chapitre de ses « Prévisions économiques mondiales », l’institution ne nie pas les « défis » posés par l’immigration en termes économiques. Mais elle axe davantage son argumentaire sur les « chances » que celle-ci offre aux pays hôtes.

Le rapport indique :

« Les migrants peuvent avoir un effet stimulant sur la population active et un impact positif à long terme sur la croissance et les finances publiques, surtout dans les pays aux populations vieillissantes. »

Les économistes soulignent ainsi qu’une hausse d’un point de pourcentage de la proportion de migrants dans la population en âge de travailler peut augmenter de 2 % à long terme le PIB par tête d’un pays.

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Réussie, l’intégration des migrants contribue à fluidifier le marché du travail. Leur emploi répond souvent à des besoins non pourvus par les travailleurs nationaux. Elle encourage aussi la mobilité de ces derniers vers des postes plus qualifiés.

En matière fiscale également, les effets sont le plus souvent bénéfiques. Plus qu’ils ne perçoivent de prestations individuelles, « les migrants peuvent générer des recettes fiscales et des contributions sociales supplémentaires », souligne le rapport. Sur le sujet, le FMI s’appuie sur de précédentes études de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Leurs résultats montrent que l’impact fiscal est proche de zéro en moyenne, et positif dans la grande majorité des cas.

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Des dépenses moyennes équivalentes à 0,2 % du PIB

La donne est malgré tout un peu différente en ce qui concerne les réfugiés, qui ont constitué en 2014 et 2015 le gros des flux migratoires. A la différence des migrants économiques, prêts à travailler dès leur arrivée, l’accueil de ces réfugiés nécessite dans un premier temps un effort financier.

Le FMI estime que dans la zone euro, les dépenses budgétaires liées à leur accueil devraient représenter en moyenne 0,2 % du PIB en 2016. L’Autriche, l’Allemagne, la Finlande et la Suède en assument la plus grosse part. L’institution incite à mettre en place une véritable politique d’accueil et à réduire le délai imposé aux demandeurs d’asile avant de les laisser travailler.

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Plus généralement, une intégration rapide de ces nouvelles populations est « cruciale » pour augmenter leur contribution à l’économie, insiste le Fonds. Il faut donc la favoriser par des mesures parfois « coûteuses à court terme » pour le pays hôte, mais avantageuses sur la durée. Apprentissage des langues, reconnaissance des compétences, simplification des procédures d’embauche sont autant de mesures nécessaires à une politique réussie, et donc rentable in fine.

Le FMI ne veut pas paraître angélique. Il reconnaît les risques de tensions sociales et politiques liés à la question migratoire. Il insiste aussi sur le coût que représentent ces flux pour les pays « sources ». Les départs constituent une charge d’autant plus dommageable pour leurs perspectives économiques de long terme qu’ils sont souvent le fait d’une population jeune et éduquée.

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