Le CSA engage une procédure de sanction contre C8 et  Touche pas à mon poste 

Le CSA engage une procédure de sanction contre C8 et  Touche pas à mon poste 

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel avait été saisi par de « très nombreuses plaintes » après trois émissions présentées par Cyril Hanouna.

Le Monde
| 23.11.2016 à 13h22
Mis à jour le
23.11.2016 à 15h51
|

Par Joël Morio

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a sanctionné « Touche pas à mon Poste » (TPMP), le talk-show de Cyril Hanouna diffusé quotidiennement entre 19 heures et 21 heures sur C8, la chaîne gratuite du groupe Canal. « Saisi de très nombreuses plaintes », le CSA « a décidé, lors de son assemblée plénière de ce jour, de prononcer une mise en garde et une mise en demeure à l’encontre de l’éditeur de la chaîne C8 relatives à deux séquences de l’émission Touche pas à mon poste », indique-t-il dans un communiqué diffusé en fin de matinée mercredi 23 novembre.

La mise en garde concerne une séquence diffusée le 27 septembre 2016. Le Conseil a estimé que l’agression verbale de Cyril Hanouna à l’encontre de Mathieu Delormeau (l’un des chroniqueurs de TPMP), qualifié ce jour-là par l’animateur de « pleureuse » et gratifié d’un « ferme ta gueule », « constituait un manque de retenue dans la diffusion de telles images susceptible d’humilier les personnes ». Le CSA est également « particulièrement préoccupé du caractère répété de ce type de séquences et des effets d’imitation que cela peut induire auprès du jeune public ». Il apparaît en effet, au fil des émissions, que Mathieu Delormeau constitue le souffre-douleur favori de Cyril Hanouna.

« Image dégradante de la femme »

La mise en demeure porte quant à elle sur une séquence du marathon télévisuel réalisé par Cyril Hanouna dans un programme intitulé « les 24 heures de baba », diffusée le 14 octobre 2016, « pendant laquelle Jean Michel Maire, un chroniqueur, vivement encouragé par l’animateur, a embrassé la poitrine d’une invitée en dépit du refus clairement exprimé par celle-ci à deux reprises », indique le CSA. Le Conseil a considéré que « cette séquence méconnaissait les dispositions de l’article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986, notamment en véhiculant des préjugés sexistes et en présentant une image dégradante de la femme ».

Des avertissements qui pourraient rester sans suite mais auxquels s’ajoute l’ouverture d’une procédure de sanction. Les téléspectateurs ont massivement saisi le CSA d’une troisième séquence de TPMP, diffusée le 3 novembre 2016. Celle-ci mettait en scène d’un crime attribué à Mathieu Delormeau. Le directeur général du CSA, a constaté que la chaîne avait déjà fait l’objet d’une mise en demeure sur le terrain du respect de la personne humaine en 2010.

Il a donc transmis ces informations au rapporteur indépendant chargé des décisions d’engagement des poursuites et de l’instruction des affaires. Cette procédure pourrait conduire à des sanctions. Le CSA indique qu’il « demeurera vigilant quant au respect, par l’éditeur, de la personne humaine et notamment de la protection du jeune public dans ses émissions, y compris de divertissement, afin que ne se banalisent pas des formes d’humiliation physique, verbale ou psychologique ».

Mardi 22 novembre, dans son émission, Cyril Hanouna avait indiqué qu’il respectait le CSA mais qu’il était là « pour s’amuser et pour distraire les téléspectateurs », soulignant que le programme n’avait connu que 3 dérapages en 7 ans.

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