Le comportement des routiers en cause à la suite des accidents de camions près d’Arras’

Quatre accidents s’étaient successivement produits mercredi dernier, dès le début de l’après-midi. Le premier, matériel, a fait un blessé léger au PK 159. Il a surtout entraîné la formation de bouchons avant la zone actuellement en travaux. Par la suite, deux autres camions se sont heurtés en amont. Une autre collision matérielle a suivi. C’est alors qu’un dernier accident, nettement plus grave, a eu lieu. Impliquant cinq poids lourds, il a nécessité l’atterrissage d’un hélicoptère sur l’A1 et la coupure de l’autoroute la plus fréquentée d’Europe.

L’un des chauffeurs routiers a été désincarcéré après trois heures d’efforts des pompiers. Il a été médicalisé une fois extrait de ce qui restait de sa cabine, puis héliporté à l’hôpital d’Amiens où il risquait l’amputation d’une jambe. Trois autres blessés légers avaient été recensés.

Pour les gendarmes du peloton autoroutier d’Arras, chargés de l’enquête, la zone de travaux n’est pas en cause, quand bien même la circulation se fait actuellement sur deux voies distinctes dans le sens Paris Lille pour cause de travaux (voie de gauche pour les camions et voie de gauche dans l’autre sens de circulation pour les véhicules légers pour éviter les face-à-face dramatiques). « 
Le balisage nous semble clair et conforme à l’arrêté préfectoral
 » indique le capitaine Sanchez, patron du peloton autoroutier basé à Wancourt.

Pour les gendarmes, le comportement des chauffeurs routiers serait donc en cause. Ils constatent que la série d’accidents concerne exclusivement les poids lourds. Aucune voiture n’est effectivement impliquée. Si la fatigue a pu jouer un rôle, le comportement individuel des routiers peut aussi être mis en cause. « 
Pendant les opérations de secours, de nombreux routiers, portable à la main, prenaient des photos ou des vidéos de leurs collègues accidentés, relève M. Sanchez. Il y a pu aussi avoir des erreurs d’inattention car beaucoup roulent en téléphonant ou en regardant la télé
 ».