La Turquie fait un pas de plus vers une réforme constitutionnelle

La Turquie fait un pas de plus vers une réforme constitutionnelle

La nouvelle Constitution renforcerait les pouvoirs du président Erdogan. Une évolution dénoncée par l’opposition.

A Ankara, le Parlement turc a approuvé dimanche 15 janvier en première lecture un projet de Constitution destiné à renforcer les pouvoirs du président. Les 18 articles concernés seront débattus une nouvelle fois à partir de mercredi avant que le texte soit soumis à référendum.

Le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir, avait besoin de 330 voix sur 550 (majorité des trois cinquièmes) pour faire adopter le texte. Il a reçu le soutien du Parti d’action nationaliste (MHP), formation de la droite nationaliste.

Avec la nouvelle Constitution, le président aurait le pouvoir de nommer ou de limoger les ministres. Le poste de premier ministre disparaîtrait ; ce qui n’est encore jamais arrivé dans l’histoire du pays. Les élections législatives et la présidentielle se dérouleraient simultanément.

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Une dérive autoritaire pour l’opposition

La constitution actuelle, votée en 1982, garantit l’indépendance de la justice face à l’exécutif. Si la réforme est définitivement adoptée, le président pourra intervenir directement dans le fonctionnement de la justice.

L’opposition (le Parti républicain du peuple) dénonce une dérive autoritaire du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan alors que des purges en série ont suivi le coup d’Etat manqué du 15 juillet dernier. L’AKP justifie cette évolution vers un régime présidentiel par le besoin de renforcer la Turquie, soumise à la menace terroriste venant de l’organisation djihadiste Etat islamique et de la rébellion kurde.

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