La Turquie continue ses coups de filet la communauté internationale s’inquiète

La Turquie continue ses coups de filet la communauté internationale s'inquiète

Nouveaux coups de filet dans l’armée

Des unités de la police antiterroriste ont effectué lundi matin tôt une descente à la prestigieuse académie de l’armée de l’air d’Istanbul à la recherche de factieux, a annoncé l’agence de presse gouvernementale Anatolie. Au total, quelque 6 000 militaires ont déjà été placés en garde à vue, dont 103 généraux et amiraux. Ces officiers supérieurs, qui proviennent de tous les corps et des quatre coins du pays, sont soupçonnés d’avoir pris part au putsch. De plus, près de 4 500 policiers et 614 gendarmes figurent parmi les fonctionnaires écartés, selon Anatolie qui cite le ministère de l’intérieur.

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Près de 3 000 mandats d’arrêt ont aussi été délivrés à l’encontre de juges et de procureurs.

Par ailleurs, environ 1 800 membres des forces spéciales de la police ont commencé à être déployés dans la nuit de dimanche à lundi à Istanbul afin de sécuriser les points sensibles de cette mégalopole, a rapporté Anatolie.

Rassemblements à Istanbul et Ankara en soutien à Erdogan

Plusieurs milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées dans la nuit sur la place Taksim, à Istanbul, ainsi que sur la place Kizilay, à Ankara, pour apporter leur soutien au président Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a renouvelé son appel à descendre dans la rue malgré la déroute des putschistes.

Inquiétude de la communauté internationale

La communauté internationale regarde la situation en Turquie avec inquiétude. Le président américain, Barack Obama, a rappelé « le besoin vital » que toutes les parties concernées « agissent dans le cadre de l’Etat de droit ». Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a souligné que le coup d’Etat avorté n’était pas un « chèque en blanc » au président Erdogan pour procéder à des « purges ».

Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne, a, elle, souligné que le respect « de l’Etat de droit et de la démocratie étaient (…) le meilleur moyen d’affronter les difficultés que vit la Turquie ». Elle a aussi déclaré à Bruxelles qu’un pays appliquant la peine de mort ne pouvait pas accéder à l’UE.

Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement allemand, a lui aussi insisté depuis Berlin : « le rétablissement de la peine capitale en Turquie aurait pour conséquence l’arrêt des négociations sur l’adhésion  ».

La Turquie, qui ambitionne de rejoindre l’UE, a aboli la peine capitale en 2004 mais dimanche, en réponse à ses partisans, le président Erdogan a déclaré que l’Etat turc devait envisager de la rétablir.

Les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne sont réunis lundi à Bruxelles. Ils doivent adopter une position commune sur la situation en Turquie en présence du secrétaire d’Etat américain, John Kerry.

Le putsch militaire manqué, dans la nuit de vendredi à samedi, a fait 290 morts et plus de 1 400 blessés en Turquie selon le dernier bilan fourni par les autorités.

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