La primaire une béquille pour tous

La primaire une béquille pour tous

Dans l’opposition, la primaire est un outil politique qui permet de masquer les faiblesses en faisant miroiter des forces à tout le monde. Il unit aussi des adversaires autour de la plus petite ambition commune : le pouvoir. Le PS entend faire de même.

Ce pourrait être Arnaud Montebourg.

Chacun connaît ses handicaps. Les frondeurs ont échoué à prendre le parti. Leur contestation parlementaire peine à trouver une traduction populaire. Les ponts avec la gauche alternative se construisent trop lentement pour imaginer une candidature commune en 2017. Alors ces socialistes minoritaires dans leur parti espèrent réunir les déçus du hollandisme autour de leurs idées et d’un candidat qu’il reste à trouver.

Ce pourrait être Arnaud Montebourg. En manque de structure pour baser sa campagne présidentielle, l’ex-ministre trouvera un canevas dans la primaire. Mais il faudra que les candidats acceptent des règles conçues sur mesure pour le président sortant.

Profiter du brouillard

François Hollande voit sa courbe de popularité qui ne s’inverse pas et entend la gauche qui manifeste sous ses fenêtres. À la lecture des sondages, le gain espéré la relégitimation devient plus important que le risque redouté une stature présidentielle abîmée. Hollande, disent proches et adversaires, est un des plus fins stratèges et sait s’adapter comme personne à une situation. C’est pourquoi le chef de l’État a fait mouvement sur la primaire. Comme Napoléon à Austerlitz, il profiterait du brouillard qui recouvre son camp pour surgir tel un soleil et surprendre l’adversaire.

Aux États-Unis, jamais une primaire disputée n’a permis la réélection d’un président sortant. Truman et Johnson ont même dû renoncer à se représenter. Il n’est pas sûr que la primaire soit une béquille suffisante pour aider un PS qui ne parvient pas à avancer sur ses deux jambes.

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