La préhabilitation ou l’idée de génie des centres Oscar-Lambret et L’Espoir

Un concept nouveau en France. Une approche médicale radicalement différente suivie par très peu. Le fruit d’une rencontre entre le Dr Danièle Lefebvre-Kuntz, chef du département anesthésie-réanimation-douleur au centre Oscar-Lambret (COL) de lutte contre le cancer et le Dr Patrice Shumacker, chef d’établissement à l’Espoir, centre de rééducation et de réadaptation.

Des univers si distants qu’ils produisent parfois de grands écarts douloureux’ C’était sans compter non seulement sur une intuition géniale mais encore sur la connaissance parfaite du milieu. La chirurgie thoracique a ouvert la voie. Améliorer les capacités cardio-respiratoires avant une opération diminue les complications post-opératoires. C’est prouvé. Le pari qui est fait au centre Oscar-Lambret est de transposer les bienfaits de cette préparation physique à certains malades cancéreux, obèses et ou fragiles. « 
La sélection s’effectue par un test de marche de six minutes’
 » À partir des résultats obtenus, analysés en fonction de l’âge et en respectant le protocole mis en place dans le cadre de cette expérimentation, les personnes sélectionnées (une quinzaine actuellement) sont envoyées au centre L’Espoir où leur est proposée une prise en charge pluridisciplinaire. Kinés, diététiciens, ergothérapeutes, médecins rééducateurs’ veillent durant quelques semaines (quatre de façon optimale) à l’amélioration de leurs capacités fonctionnelles.

« La préhabilitation a pour ambitions de limiter la durée de séjour à l’hôpital, de favoriser le retour à domicile de façon optimale »

Marie, dont la maman âgée de 76 ans a suivi ce parcours inédit, se montre enthousiaste. « 
Ma mère connaissait de grosses difficultés de marche en raison de genoux défaillants. Elle a été hospitalisée trois semaines à L’Espoir, a marché entre des barres et fait des exercices’ Je suis convaincue que cela a limité les complications liées à son opération du cancer du péritoine’
 » Là est le défi. « 
La préhabilitation a pour ambitions de limiter la durée de séjour à l’hôpital, de favoriser le retour à domicile de façon optimale
 », poursuit le Dr Patrice Schumacker.

Que cela se gère au COL ne doit rien au hasard. L’organisation innovante et une prise en charge personnalisée font partie de l’ADN de cet établissement qui se positionne comme référence nationale. « 
Cela fait deux ans que je travaille sur cette idée. Sur le fait que la préparation des patients est importante, que l’exercice en post-opératoire l’est également. Nous avions déjà placé des «pédalettes» et des haltères dans quelques chambres
 », glisse le Dr Danièle Lefebvre-Kunzt, au c’ur du dispositif.

Aujourd’hui, il conviendra de démontrer l’intérêt et l’efficacité d’une approche cohérente et complète, d’établir un protocole standardisé, de produire des analyses comparatives significatives’ Sans autres craintes que l’évidence posée par une idée aussi simple que révolutionnaire.

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