La musette du Tour de France étape 16 , Peter Sagan toujours chaud

La musette du Tour de France étape 16 , Peter Sagan toujours chaud

Le Tour de France a pris un nouveau coup de chaud lundi à Berne, mais ce n’était pas la faute de la course, au scénario décevant. La locomotive Tony Martin a néanmoins mis à contribution tout le reste du peloton, et le sprint final s’est joué entre les coureurs ayant pu franchir la petite côte pavée du centre de la capitale du canton de Berne et de la Suisse, aussi.

Peter Sagan vous connaissez s’impose d’un boyau devant Alexander Kristoff, qui n’avait pas vu la ligne d’arrivée et a a oublié de lancer son vélo, au sens figuré s’entend. Pour le reste, on a bu, beaucoup bu, que de l’eau, avant de boire, beaucoup boire, pas que de l’eau, à la veille de la deuxième journée de repos.

Peter Sagan : l’homme qui rend le vélo facile Photo Keystone / Peter Klaunzer

Le prix d’interprétation à Cannes > le prix de la combativité du Tour de France

Dès ses premières années 1955 pour les femmes, 1959 pour les hommes, selon Wikipedia , le jury du festival de Cannes s’est résolu à ne pas départager les acteurs ou actrices d’un même film, particulièrement s’agissant d’un film choral, en attribuant les prix d’interprétation à plusieurs d’entre eux.

Le prix de la combativité du Tour de France, sorte de hochet offert à un échappé français de préférence qui s’est fait reprendre dans les derniers kilomètres, n’a pas attendu la 16è étape du Tour de France 2016 pour s’adonner à cette pratique, dont chacun jugera de la pertinence, en récompensant Tony Martin et Julian Alaphillipe (Etixx-Quick Step).

Deux des jurés ne se souvenaient pas d’une telle double récompense. L’un, interrogé par En Danseuse, précisait toutefois que sa mémoire est faillible. L’autre était Laurent Jalabert, qui avait oublié beaucoup de choses au moment de témoigner sous serment devant le Sénat en 2013.

Une brève de L’Equipe.fr est venue rétablir la vérité au moment de la mise sous presse de ce billet de blog : en 2011, le Néerlandais Jonny Hoogerland et l’Espagnol Juan Antonio Flecha, partenaires chez Vacansoleil, avaient obtenu un prix commun. Les deux hommes avaient été balancés par une voiture de France Télévisions alors qu’ils étaient échappés (ceci pouvant expliquer l’oubli de Laurent Jalabert).

Devant le bus Etixx-Quick Step, le double prix n’apaisait pas la frustration de Wilfried Peeters, le directeur sportif belge, fâché de n’avoir pas été entendu par Tony Martin. Il dit à En Danseuse :

« J’ai rien compris. Au début, on a eu une discussion entre les directeurs sportifs et lui, on se demandait s’il ne devait pas attendre (le contre de quatre hommes qui tentait de rejoindre Martin et Alaphillipe, ndlr), mais au bout d’un moment c’était trop tard, c’était fini. Il devait aller dans la bonne échappée mais pas à deux, peut-être à dix, une qui avait des chances d’aller au bout. A deux, ce n’était pas le plan. »

Heureusement que la Katusha n’est pas une équipe russe

The f*ck of @Kristoff87 two minutes after the race #TDF2016 #TeamKATUSHA pic.twitter.com/eadr8PemFy

‘ Philippe Maertens (@philmaertens) 18 juillet 2016

Ceci est la vidéo du Norvégien Alexander Kristoff, sprinteur de la formation Katusha, réagissant à l’annonce de sa deuxième place de l’étape, faute d’avoir jeté son vélo sur la ligne d’arrivée.

Rien à voir, donc avec la révélation du rapport accablant sur le dopage d’Etat en Russie, qui a poussé l’Agence mondiale antidopage (AMA) à demander l’exclusion de toute la délégation russe aux Jeux olympiques de Rio.

L’un plus l’autre font, dans l’ensemble, une mauvaise journée chez Katusha, dont le manager général Viatcheslav Ekimov aurait sans doute préféré ne pas se lever ce matin, quitte à passer une journée au Logis Lyon Est, un hôtel au bord de l’A42.

Ilnur Zakarin, seul Russe de l’équipe, répond « No Comment » puis « Keine Englisch » à nos questions sur le rapport de l’AMA. La rédaction d’En Danseuse, pas convaincue qu’elle aurait eu davantage d’explications si elle avait suivi des cours de russe, se tourne donc vers Viatcheslav Ekimov, un ex de l’US Postal, dont l’analyse tient en ces quelques lignes :

« C’est un montage politique. De toute façon, je n’ai lu que des choses négatives sur la Russie depuis six mois. Si les Russes ne vont pas aux Jeux olympiques, ils reviendront plus fort qu’avant. Je ne veux pas commenter davantage car je n’ai rien à voir là-dedans, je ne travaille pas à l’agence antidopage russe. Et puis, nous ne sommes plus une équipe russe, nous sommes une équipe internationale. »

C’est heureux : les enquêteurs de l’AMA estiment qu’au moins 26 contrôles positifs de cyclistes ont été dissimulés par le laboratoire de Moscou entre 2012 et 2015.

L’équipe Cannondale-Drapac ne va pas entrer dans ses frais
Le Tour de France est cher à tout cycliste qui veut se faire respecter, mais plus encore à l’équipe Cannondale-Drapac. Le tableau des primes, présentement distribué dans la salle de presse jouxtant le Stade de Suisse, est d’une précision horlogère : la formation américaine a pour l’instant remporté à peine 5 720 euros de gratifications.

C’est peu, en seize jours de course et sur 645 750 déjà versés. Et même très peu, au regard des sommes déjà dans les poches des cyclistes de Tinkoff (87 850 euros, merci Sagan), Dimension Data (76 990 euros, merci Cavendish) et Etixx Quick Step (57 790 euros). Même la petite formation bretonne Fortuneo-Vital Concept a pris près du double (11 320 euros).

Si toutes ces dizaines et dizaines d’euros ne vous ont pas encore causé de céphalée, sachez aussi que le Tour distribue en tout plus de 2 millions d’euros de primes sur trois semaines. Et qu’une victoire d’étape rapporte davantage que le port du maillot jaune, comme l’explique ce récapitulatif patrimonial de L’Equipe.

Ceci est un message personnel Photo AFP / Kenzo Tribouillard

La phrase ON

« Dire que le Tour est joué et que je n’ai pas de rival, ce sont des conneries. »

Ca y est, Christopher Froome est en roue libre. Comme dans le Ventoux en 2013.

La phrase OFF

« T’as pas une phrase off à me rapporter Je galère, c’est de plus en plus n’importe quoi cette rubrique. »

Un journaliste d’En Danseuse à plusieurs confrères, depuis plusieurs jours.

Le 80e    

Chaque jour, En Danseuse donne la parole au 80e de l’étape de la veille pour revivre sa journée. Comme 80, boulevard Blanqui, 75013, quasi en face du magasin de sushis, l’adresse du quotidien sportif Le Monde.

Daryl Impey et deux hommes à moustache. Un cliché à montrer dans toutes les écoles de photo.

Daryl Impey ignorait qu’il pouvait faire en Suisse une chaleur sud-africaine. Dans ce climat qu’il affectionne, l’ancien maillot jaune du Tour le premier issu du continent africain, en 2013 a passé une journée globalement pourrie et aimerait vous faire savoir que si devant votre écran vous somnolez parfois, les cyclistes, eux, tirent la langue :

« C’était super rapide. Tout le monde était à bloc, parce qu’il y avait Tony Martin (Etixx-Quick-Step) dans l’échappée. Il y a eu une sacrée poursuite derrière lui et ça nous a achevés. »

Le poisson-pilote de Michael Matthews, qui n’a pu remplir son office aujourd’hui (Matthews a tout de même fini cinquième), a déjà les Champs-Elysées en tête. Il se souviendra du Tour 2016 comme d’une course excessivement longue :

« Je suis impatient d’arriver. En terme d’heures de selle, on a fait beaucoup plus que les précédents Tours, avec de longs départs fictifs. »

Et pour la semaine, il a des attentes un peu différentes des nôtres :

« Certains coureurs disent que le Tour commencera après la journée de repos donc ça m’inquiète un peu’ Mais je pense qu’il y a assez peu de coureurs qui feront la course la semaine prochaine. »

Le titre auquel vous avez échappé

« Sagan berne Kristoff »

C.G. et A.P., à Berne

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