La Hongrie réintroduit la détention systématique des migrants

La Hongrie réintroduit la détention systématique des migrants

Sur les 29 432 migrants ayant déposé une demande d’asile en Hongrie en 2016, seuls 425 ont obtenu une réponse favorable. La grande majorité a poursuivi sa route vers l’ouest de l’Europe.

Le Parlement hongrois a adopté à une large majorité, mardi 7 mars, la réintroduction de la mise en détention systématique de tous les migrants entrés dans le pays.

La nouvelle loi, adoptée par 138 voix contre 6 et 22 abstentions, prévoit que les migrants seront placés dans des « zones de transit » aux frontières avec la Serbie et la Croatie, où ils seront détenus dans l’attente d’une décision définitive concernant leur demande d’asile.

Cette mesure s’appliquera tant aux nouveaux venus qu’aux demandeurs d’asile déjà hébergés dans le pays, au nombre de 586 en février. Il y a un mois, Janos Lazar, le directeur de cabinet du premier ministre, Viktor Orban, avait précisé que les migrants seraient logés dans des conteneurs aménagés.

Mesure supprimée en 2013

La Hongrie avait renoncé en 2013 à la détention systématique des migrants sous la pression notamment de l’Union européenne, du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et de la Cour européenne des droits de l’homme. M. Orban, dirigeant souverainiste coutumier des provocations envers ses partenaires européens, avait reconnu en janvier que la réintroduction d’une telle mesure, contraire au droit européen, irait « ouvertement contre l’UE ».

En 2016, 29 432 migrants avaient déposé une demande d’asile en Hongrie, avant dans leur très grande majorité de poursuivre leur route vers l’ouest de l’Europe. Seuls 425 ont obtenu l’asile en Hongrie.

La Hongrie, qui a entrepris d’ajouter un rideau barbelé à la clôture antimigrants qu’elle a érigée en 2015 à sa frontière serbe, a vu 345 migrants arriver depuis le 1er janvier 2017, selon le ministère de l’intérieur hongrois. Le gouvernement a alloué 38 milliards de forints (123 millions d’euros) pour la construction de cette nouvelle clôture. Le coût du renforcement des mesures de sécurité à la frontière, en incluant notamment les zones de transit et les patrouilles, approche le milliard d’euros, selon Janos Lazar.

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