La banalité du harcèlement sexuel au Japon dans les bureaux comme en politique

La banalité du harcèlement sexuel au Japon dans les bureaux comme en politique

Le Monde
| 30.05.2016 à 14h46
Mis à jour le
30.05.2016 à 14h51
|

Par Le Monde.fr

Au même moment à l’autre bout du monde, l’agence Kyodo News publiait les résultats d’un sondage qui montre qu’une majorité des élues locales au Japon disent avoir été victimes de harcèlement sexuel. Dans les deux cas, on retrouve les mêmes comportements salaces et mesquins, allant du geste déplacé suivi d’excuses à des conduites bien pire.

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Sur les 261 élues japonaises au niveau préfectoral, 147 ont répondu au questionnaire : 59,2 % d’entre elles ont dit avoir vécu, dans leur carrière politique, « des paroles ou des actes à caractère misogyne » venant de collègues de la même Assemblée, d’autres niveaux politiques, y compris la Diète, et d’électeurs.

« Certaines sondées ont dit que lors de déplacements officiels, des collègues masculins entraient sans permissions dans leurs chambres d’hôtel ou les embrassaient de force. Le sondage rapporte aussi que des sondées ont été touchées au niveau des seins et des fesses par des électeurs lors de meetings électoraux. Elles ont été forcées à leur servir des verres en échange d’une promesse de vote. »

On retrouve les mêmes scènes, les mêmes gestes dans le monde de l’entreprise. Dans une enquête récente, Libération a raconté l’histoire de « A. T. et Y. T. », qui « illustre comment le harcèlement sexuel peut être, au Japon également, une réalité aussi triviale que répandue dans le monde du travail ». Les deux jeunes femmes, tout juste embauchées par « une petite société spécialisée dans les cérémonies de mariage », ont dû participer à des « jeux » sexuels, forcés à boire avec leurs chefs, subis des attouchements. L’une d’entre elle résume la situation :

« Je me sentais obligée de participer car c’était mon supérieur et je devais obéir. Il dansait avec nous, avec ma jupe sur la tête. »

Après n’avoir rien dit dans un premier temps, elles ont toutes deux porté plainte, en lien avec un syndicat, après avoir elles-mêmes été poursuivies par leur employeur « pour avoir parlé des pratiques de l’entreprise en tractant des prospectus ».

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