JO 2016-Cyclisme sur piste , la médaille de bronze pour les Français en vitesse

JO 2016-Cyclisme sur piste , la médaille de bronze pour les Français en vitesse

C’est une place de moins qu’à Londres en 2012 où la France avait pris la médaille d’argent. Mais ce n’est pas pour ça que c’est un échec pour les Bleus, qui ne pouvaient raisonnablement pas espérer mieux face à l’ultra domination de la Grande-Bretagne et de la Nouvelle-Zélande, seules au monde dans un match à deux.

Pour aller chercher la troisième place, les Français ont pu compter sur un super Michaël D’Almeida, qui a remonté dix centièmes de retard au troisième et dernier relais. Le pistard de Créteil a été sublime dans son rôle de finisseur. Un exploit auquel il s’était préparé : « Je me doutais que j’allais partir en retard car j’avais regardé les temps des précédents tours des Australiens. Je savais qu’ils allaient répéter leurs temps et qu’il y avait de grosses chances qu’on soit en retard au moment où François s’écarte pour le dernier relais. Je suis parti de ce principe. Après, comme à mon habitude, j’ai donné le meilleur de moi-même pour passer ma roue le premier. Et ça a souri. J’ai réalisé un excellent troisième tour pour servir l’équipe », expliqua-t-il après avoir savouré le podium avec ses équipiers.

« Voilà, j’ai une médaille olympique »

Que la médaille ne soit qu’en bronze ne le chagrine pas. « Une médaille, ça se respecte. Ce n’est jamais gagné d’avance, surtout une médaille olympique. Comme des champions ont pu dire par le passé, une médaille olympique, il la troquerait contre toutes les médailles du monde. Je les comprends encore plus à cet instant. »

« Voilà, j’ai une médaille olympique. Combien de milliers de personnes sur cette terre rêveraient d’être à ma place Je ne peux pas dire que je ne suis pas content. Ce n’est pas possible », estime quant à lui François Pervis, habitué à l’or aux Mondiaux et qui réclame « un peu de temps pour digérer tout ça ». La valeur du bronze aux JO avec le recul. Et donne rendez pour le keirin, où il est champion du monde en 2014 et 2015.

Derrière la joie d’une récompense, les bronzés olympiques sont aussi très incrédules sur le retard accumulé face aux Anglais et aux Néo-Zélandais. « On ne s’attendait pas à cet écart. On aurait pu faire mieux, mais de là à jouer avec eux’ Ils étaient vraiment au-dessus », reconnait le démarreur Grégory Baugé, qui s’est dit déçu de ne pas avoir battu son record tout en restant optimiste avant les épreuves individuelles.

« Pour être honnête, il y avait vraiment deux nations’ Je préfère même dire deux écuries, de vraies écuries qui étaient hors d’atteinte, clairement. Ce qu’ils ont sorti, nous on ne l’a jamais sorti. Nous nous sommes battus contre les autres, le reste du monde. Pour m’aider à savourer la médaille, je me dis qu’on sort vainqueur de cette compétition-là. Il faut être objectif. Il y a un fossé, relève Michaël D’Almeida. Et ce fossé je ne l’explique pas. Tous les quatre ans c’est la même chose. Si je l’expliquais, je ne parlerai pas aujourd’hui en bronze et il y a quatre ans en argent. C’est comme ça. Je ne suis pas dans leur pays, dans leur écurie. Je ne sais pas ce qui se passe. On n’en discute pas. Mais ça marche, à leur place je ferai pareil. Non, je ne l’explique pas. Après j’ai ma petite idée sur certaines choses que je tairai, que je vais garder pour moi. Parce que ce n’est pas bon de parler à chaud’ »

Moins sévère ou moins dans la stupeur, François Pervis juge qu’Anglais et Néo-Zélandais ont deux temps d’avance grâce à tout ce qu’ils investissent. « Ils travaillent intelligemment, je ne vois que ça. Ils ont aussi énormément de moyens et savent très bien s’en servir. Après, savoir comment ils travaillent, c’est secret, c’est comme dans l’industrie. Rien ne filtre. On ne sait pas. Il y a de tout, des sommes de petits détails, la préparation mentale, les matériaux, le tissu, la position, les casques, les roues, tout. Chez eux tout est sur mesure », souligne le Mayennais, admiratif. Envieux même et quelque part frustré de ne plus pédaler dans la même catégorie.

Classement

1. Grande-Bretagne (Hindes, Kenny, Skinner) 42 »440 ;

2. Nouvelle-Zélande (Mitchell, Webster, Dawkins) 42 »542 ;

3. France (Baugé, Pervis, D’Almeida) 43 »143 ;

4. Australie (Hart, Glaetzer, Constable) 43 »298′

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