Jérôme Cahuzac doit bien se rendre compte que sa parole ne suffit plus

Jérôme Cahuzac doit bien se rendre compte que sa parole ne suffit plus

Depuis ses révélations fracassantes, lundi, au premier jour de son procès, Jérôme Cahuzac avait eu une journée de répit pour mesurer l’effet que fait sa nouvelle vérité sur l’opinion. Un compte caché ouvert en Suisse pour financer les activités politiques de Michel Rocard’

Cela a plutôt suscité des réactions ironiques ou scandalisées, selon les cas.

Il était donc prévenu dans les deux sens du terme. Il n’y avait au
cune raison pour qu’on lui accorde plus de confiance dans la salle d’audience qu’à l’extérieur. Le président Peimane Galeh-Marzban est sceptique : «
C’est curieux que les laboratoires pharmaceutiques pariaient sur la gauche à ce moment-là’
» C’était en 1993, date d’une raclée mémorable, en effet.

Il est même très sceptique : «
En 1993, on est en pleine affaire Urba’
» Il rappelle le scandale, la loi sur le financement politique’ «
Et vous trouvez à organiser des financements occultes
»

Nom de code, « Birdie »

Cahuzac est en difficulté, c’est évident. Calme, toujours, mais en difficulté. Il prétend que les engagements avaient été pris antérieurement, manière de dire que chez les pharmaciens, Monsieur, on sait tenir ses promesses. Et aussi que «
personne n’avait prévu l’ampleur de la défaite
».

Au fond, on ne percevra l’agacement de Jérôme Cahuzac qu’un peu plus tard, quand il fut question du nom de code donné à ce premier compte : «
Birdie.
» Le président et le procureur ont l’air de s’y intéresser. Ils insistent. L’ancien ministre laisse tomber que c’est plus en rapport avec le jazz qu’avec le golf, puis : «
C’est ridicule ! On me demande un nom de code, je donne le premier qui me passe par la tête !
»

« La vérité, c’est la vérité »

Un nom de code, tout de même, ça scelle la clandestinité. «
Il n’y a pas un frein, là
», demande le magistrat. Non, Cahuzac parle d’«
une logique mécanique
», répète qu’il n’a pas utilisé cet argent «
C’est très important pour moi
» et consent qu’il a eu «
peur, oui peur
», en 1998, quand il a été élu député. C’est pour cette raison qu’il est allé en Suisse, afin de transférer l’argent chez la banque Reyl. Puis il n’y a plus eu de versements. Ah si, juste deux, en 2000 et 2001. Un «
reliquat d’honoraires, pour une intervention de chirurgie capillaire, au Moyen-Orient
». 115 000 euros en trois jours. En liquide. «
Je ne pouvais pas rentrer en France avec ça ! »

En effet, alors Reyl s’est occupé de tout. Le représentant de la banque confirme. Pour le reste, c’est toujours sa parole et rien d’autre : «
J’ai décidé de dire la vérité, ce n’est pas une stratégie. La vérité, c’est la vérité
», scande l’ancien ministre. Le président, plus dubitatif que jamais : «
Votre rapport à la vérité, M. Cahuzac’
»

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