Jean-Michel Blanquer programmé pour l’éducation

Jean-Michel Blanquer programmé pour l'éducation

Au-delà de son pragmatisme revendiqué, le nouveau ministre de l’éducation, ennemi du « pédagogisme » et féru de neurosciences, a des idées très arrêtées sur l’école.

Le Monde
| 10.06.2017 à 06h42
Mis à jour le
10.06.2017 à 15h05
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Par Aurélie Collas et
Mattea Battaglia

« Lire, c’est important. C’est l’une des choses les plus importantes dans la vie. Plus que de regarder la télé’ » Voilà le message que Jean-Michel Blanquer est venu porter jusque dans la classe de CP de Madame Rémy, à l’école Albert-Camus de Creil (Oise), mardi 23 mai. C’était, six jours après sa nomination, sa première visite en tant que ministre de l’éducation nationale. Et il a choisi de la faire en zone d’éducation prioritaire (ZEP), pour défendre l’une de ses mesures phares de la rentrée prochaine : les classes à 12 élèves en CP.

De lui, les enfants retiendront sans doute un « grand monsieur » en costume cravate gris, petites lunettes, crâne dégarni, l’air sérieux mais bienveillant, accompagné d’une nuée de caméras. Avant de les quitter, il leur a posé une question : « Vous savez qui est Albert Camus ‘ » Et eux de répondre : « C’est nous ! C’est notre école ! »

Sans doute que lui savait déjà, à 6 ans, qui était Albert Camus. Lui qui a grandi dans le c’ur de Paris, aux côtés d’une mère enseignante et d’un père avocat. Qui a fait ses premières classes au cours Saint-Louis puis à Stanislas, prestigieux établissements privés. Qui a cumulé tous les titres que le système universitaire peut dispenser : maîtrise de philosophie, DEA d’études politiques à Sciences Po, diplôme de Harvard, doctorat et agrégation de droit public.

Quand on lui demande « qui il est » aujourd’hui, il répond : « un professeur ». Mais il n’est ni un instituteur ni un professeur de collège : Jean-Michel Blanquer est enseignant-chercheur. Un « intellectuel brillant », disent ceux qui l’ont côtoyé partout où il a pu enseigner de la fac d’Assas en 1992 à Paris-III en 2004. Un homme d’action « hyperactif », pour ceux qui l’ont vu uvrer sur le terrain en Guyane et à Créteil, et progresser à une vitesse éclair dans la haute hiérarchie de l’éducation nationale. Un « politique, mais pas…

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