Inondations , le point dans les communes sinistrées du Nord-Pas-de-Calais

Inondations , le point dans les communes sinistrées du Nord-Pas-de-Calais

Un point noir : Lestrem

La commune, au nord de Béthune, qui a vu le niveau des eaux monter, par ricochet, n’est pas sortie d’affaire. D’ailleurs, jeudi encore, le phénomène s’est poursuivi et certaines rues avaient encore les pieds dans l’eau. Une partie de l’école Saint-Paul-Saint-Joseph a aussi été envahie, empêchant l’accueil de certains enfants, ceux de la toute petite à la moyenne section.

La Flandre soulagée, même si’

Comme Lestrem,
la commune de Merville
, habituée à subir les inondations un ou deux jours après, a retenu son souffle mais finalement, hormis des champs inondés et quelques interventions de pompiers, les dégâts ont été très limités. Reste que non loin de là, à Bailleul, le club de basket (250 licenciés) a eu moins de chance
: la salle, propriété de la ville, a été inondée.

L’eau a ruiné le terrain en bois, refait il y a deux ans, ainsi que tout le matériel. De quoi susciter pas mal d’inquiétudes pour l’avenir.

Retour à la normale à Béthune

C’était le point le plus critique de la ville : la rue Denis-Cordonnier, où on a relevé jusqu’à 1,38 m d’eau chez certains habitants, a commencé hier à retrouver un visage normal. Avec des pompages tous azimuts.

À
Divion
, dans le Bruaysis, c’est aussi le soulagement : la mairie a pu rouvrir ses portes. Tandis qu’à
Bruay-La Buissière
, justement, la Maison de prévention et de promotion de la santé, très touchée, restera fermée au moins jusqu’à jeudi.

Des rivières sous surveillance

La Lawe, la Clarence et la Lys, dans le Béthunois, le Bruaysis et les Flandres, mais aussi l’Helpe mineure et l’Helpe majeure dans l’Avesnois, sont toujours sous surveillance, avec selon Vigicrues, des risques de «
montée rapide et dangereuse des eaux
».

Météo : légères pluies

Heureusement, il y a peu à craindre du côté du ciel : les pluies seront éparses aujourd’hui. Même si cela n’arrangera en rien la situation, d’autant que les températures seront encore fraîches (14 ºC maxi l’après-midi). Et ça va continuer’

C’est la ruée sur les pompes

Il fallait s’y attendre…. Pour sauver ce qui peut encore l’être chez eux, les habitants du Béthunois et du Bruaysis, secteurs les plus touchés par les inondations, se sont rués sur les pompes vide-caves dans les magasins de bricolage. Conséquence : certains en manquent déjà.

Comme Leroy-Merlin à Verquin : «
Nous sommes en rupture de stock ; ces derniers jours, nous n’avons vendu que ça. Nous n’en aurons pas avant la semaine prochaine
», confirme une employée. Non loin de là, au Brico Dépôt de Bruay, William Edmond, directeur du magasin, confirme la ruée : «
Il y a effectivement une grosse demande de pompes vide-caves mais aussi de tuyaux d’évacuation. Mais heureusement, nous avons pu être réapprovisionnés.
»

Une demande qui ne touche pas seulement les secteurs les plus envahis par les eaux. Ainsi, Nathalie, vendeuse au Castorama d’Hellemmes, a elle aussi constaté «
des achats plus importants dans ce domaine
». Mais sans frôler le point de rupture. Et il n’y a pas que les particuliers à chercher des pompes, les professionnels également. Vincent De Rycke, chef des ventes Nord Champagne à Kiloutou, l’a perçu : «
Il y a un pic depuis mardi dans nos agences. Mais ce sont à 90 % des sociétés du bâtiment et des travaux publics, voire certaines communes, qui nous sollicitent pour avoir du matériel.
» Avant de démarrer des chantiers ou pour réparer les dégâts.
B. VI.

La solution (aussi) dans la nature

Nous visitions jeudi la réserve naturelle régionale de Proville, près de Cambrai. Un milieu naturel unique avec une superbe prairie humide au flanc de la rivière Escaut, au bord d’un boisement tout aussi humide.

PHOTO PATRICK JAMES

La prairie est de 50 ha. C’est une éponge naturelle qui retient beaucoup d’eau. Jeudi, nous avions les bottes presque immergées, une bonne trentaine de centimètres. Or, un petit centimètre d’eau dans cette prairie suffit à stocker cinq millions de litres d’eau qui prendront leur temps pour s’infiltrer dans le sol ou être bus par les arbres (500 l par jour au minimum). La zone humide est une zone tampon idéale pour éviter les ruissellements massifs d’eau. Et nous en manquons cruellement : 3 % à l’échelle régionale alors qu’il en faudrait dix fois plus et que l’artificialisation des sols progresse toujours (1 800 ha par an de bétons et bitumes supplémentaires, +25
% en 20ans).

Attention, la nature a toujours raison.
Y. B.

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