Inondations à Paris , la Seine déborde sur les quais le Louvre commence à évacuer ses réserves

Inondations à Paris , la Seine déborde sur les quais le Louvre commence à évacuer ses réserves

Ce jeudi matin, la Seine qui frôlait les 5 mètres de haut, effaçait les repères des Parisiens qui sont nombreux à partager la montée des eaux sur les réseaux sociaux. C’est le cas de Callicles, un internaute qui a publié sur son compte Instagram un cliché qui illustre parfaitement l’épisode de crue dans la capitale.

Sur le cliché, pris au-dessus du tunnel des Tuileries, on devine, cachée sous l’eau, la Voie Georges-Pompidou, un axe de circulation rapide qui borde le fleuve. Depuis plusieurs semaines à cet endroit, la mairie de Paris a lancé des travaux de modernisation des quais dans la perspective de l’édition 2016 de Paris Plages qui doit débuter le 20 juillet prochain.

Le musée du Louvre a annoncé ce jeudi qu’il serait fermé vendredi pour permettre de protéger ses collections et réserves en zone inondable. L’établissement annonce être passé en « alerte générale crue » et avoir constitué une cellule de crise qui suit la situation en temps réel. Ces réserves ne pourront pas être entreprosée à Liévin où le Louvre travaille depuis 2013 à la concrétisation de ce projet à mettre ces réserves à l’abri d’une crue de la Seine. Le site pourrait ouvrir en 2019 ou en 2020.

Dès mardi dans l’après-midi, une partie des voies sur berges a été fermée à la circulation et, mercredi, les kiosques présents sur les quais de la rive gauche ont été retirés pour éviter qu’ils ne se retrouvent au milieu de l’eau. En attendant, les pieds du zouave du pont de l’Alma (célèbre statue qui sert de repère aux Parisiens) trempent déjà dans le fleuve.

Ces images qui ne sont pas inédites font resurgir une question : peut-on assister dans les prochaines heures à la fameuse crue centennale (une crue qui, selon les probabilités, n’arrive qu’une fois tous les 100 ans) telle que Paris l’a connue en 1910 et pour laquelle une simulation a été faite en mars dernier « Le risque n’existe pas aujourd’hui », tranche Jérôme Goellner, de la Direction environnement et énergie de la région Ile-de-France. Il rappelle qu’en 1910, la Seine était montée jusqu’à plus de 8 mètres, un niveau « exclu » pour cet épisode.

La Brigade fluviale poursuit en tout cas ses maraudes et contacte les bateaux amarrés, les transporteurs et les péniches d’habitation pour vérification, a précisé la préfecture de police. « La navigation est arrêtée parce qu’on a pris 1,20 m en 24 heures. C’est exceptionnel, cette montée des eaux. Avec la Seine aval qui va se gorger d’eau, l’écoulement, ça fait un peu comme une baignoire : si on bouche l’évacuation de la baignoire, l’écoulement est plus long. C’est ce qu’il risque de se passer », a expliqué à l’AFP Christophe Bogaert, responsable opérationnel de la compagnie des Batobus. « Je pense qu’on ne reviendra pas à une situation de navigation avant mercredi prochain. »

Dans les départements franciliens, 2 344 interventions ont été réalisées, et 1 234 pompiers étaient mobilisés. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a annoncé ce mercredi vouloir proposer la mise en place d’un fonds d’urgence d’un million d’euros pour les communes de la région sinistrées par les inondations.

Ce fonds d’urgence servirait notamment à « réhabiliter les équipements publics endommagés » des municipalités sinistrées. La Région a également annoncé son intention de favoriser les travaux de rénovation des lycées affectés par les inondations, et portera « une attention particulière sur la situation des acteurs économiques, et notamment des agriculteurs ».

Côté transports, les inondations ont causé des perturbations dans les transports franciliens (RER B, D, E et Tramway), déjà affectés par une grève contre la loi travail. Aucun train Transilien, intercités ou TER ne circulait ainsi entre Paris-Montparnasse et Versailles-Chantiers, la SNCF espérant « un retour à la normale » d’ici lundi.

L’ensemble des stations du RER C dans Paris ont fermé à partir de 16 h ce jeudi, en raison des intempéries qui affectent la région, a annoncé le réseau régional SNCF Transilien sur son compte Twitter. La station du RER C Saint-Michel-Notre-Dame, à Paris, n’est plus desservie depuis la fin de la matinée.

Concernant le Transilien, des perturbations sont à prévoir sur la ligne R entre Montereau et Melun, en Seine-et-Marne, et entre Corbeil, en Essone, et Melun, en raison d’un affaissement de terrain. La ligne N est également en partie paralysée en raison d’un éboulement et d’un effondrement de la chaussée du côté de Meudon.

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