Il y a un an le scandale Volkswagen , quelles répercussions aujourd’hui

D’où est venu le scandale ‘

Le 18 septembre, l’agence environnementale américaine (EPA) accuse le groupe d’avoir enfreint des réglementations anti-pollution à l’aide d’un logiciel truqueur installé sur environ 482.000 véhicules diesel fabriqués à partir de 2009. Le chiffre grimpera à près de 600.000 véhicules.

Très vite, le « dieselgate » prend de l’ampleur : Volkswagen reconnaît avoir équipé 11 millions de véhicules dans le monde de ce logiciel, dont 8,5 millions en Europe. Les marques concernées sont Volkswagen, Volkswagen Utilitaires, Porsche, Audi, Skoda et Seat.

Comment fonctionnait le logiciel truqueur ‘

Le logiciel enclenchait un mécanisme interne de limitation des gaz polluants permettant au véhicule de passer les contrôles sans encombres.

Comment fonctionne la tricherie

Ce mécanisme était automatiquement désactivé quand le véhicule roulait normalement, libérant alors dans l’atmosphère davantage d’oxydes d’azote (NOx), des gaz polluants accusés d’aggraver les maladies respiratoires comme l’asthme.

Comment a réagi Volkswagen ‘

Le patron Martin Winterkorn exprime d’abord ses regrets d’avoir «
 déçu
 » les clients. Cinq jours après, il démissionne, affirmant n’avoir jamais rien su de la tricherie. Il est remplacé par Matthias Müller, alors patron de Porsche, l’une des douze marques de Volkswagen.

M. Müller fait acte de contrition au nom du groupe, initie le rappel des véhicules équipés du logiciel truqueur et présente en juin une nouvelle stratégie axée sur le développement de l’électrique, des services à la mobilité et de la voiture autonome.

Volkswagen suspend une poignée de salariés et lance une enquête interne, dont il n’a pas encore dévoilé les conclusions provisoires pour ne pas compromettre ses discussions avec la justice américaine.

Quelles conséquences pour les clients ‘

Elles sont très différentes des deux côtés de l’Atlantique. Aux États-Unis, le groupe a accepté de débourser environ 15 milliards de dollars pour régler une partie du litige lié au « dieselgate ». Cela lui permettra de faire réparer ou de racheter environ 480.000 voitures incriminées, et de verser à leurs propriétaires des indemnités pouvant aller jusqu’à 10.000 dollars par personne.

En Europe, où Volkswagen détient un quart du marché automobile, le groupe n’entend pas dédommager ses clients car la situation et la législation sont selon lui différentes de celles rencontrées aux États-Unis.

Volkswagen détient un quart du marché automobile

Sur les 11 millions de véhicules équipés du logiciel, 5,6 millions ont déjà reçu un feu vert technique pour être rappelés. Le gros des rappels concerne l’Europe, avec 2,4 millions en Allemagne et environ 900.000 en France.

Le scandale Volkswagen en France

La mise en conformité dure moins d’une heure et n’affecte pas la performance des véhicules, affirme le groupe.

Quelles conséquences pour Volkswagen ‘

L’impact financier du scandale est difficile à évaluer tant il dépend de l’issue de la multitude de poursuites judiciaires (un ingénieur de Volkswagen a été inculpé vendredi aux États-Unis) et demandes de dédommagements dans le monde entier. Les spécialistes tablent sur une facture de 25 à 35 milliards d’euros, voire au-delà.

Le groupe a mis de côté près de 18 milliards d’euros pour y faire face, et enregistré une perte annuelle de 1,6 milliard d’euros en 2015, la première en plus de vingt ans.

La marque Volkswagen est toujours sévèrement sanctionnée aux États-Unis, où ses ventes ont chuté de 14 % sur un an entre janvier et juillet, et reste à la peine en Europe (-1,5 %). Dans le monde, le groupe VW a vu ses ventes progresser (+1,3 %) sur la même période mais il a perdu des parts de marché.

L’entreprise négocie actuellement en Allemagne un « pacte d’avenir » pour la marque Volkswagen, en mal de rentabilité. La direction semble exclure des licenciements secs mais souhaite supprimer des postes.

Et pour les autres constructeurs ‘

En France, une commission technique indépendante mise en place par Ségolène Royal après l’affaire Volkswagen a dit en juillet ne pas pouvoir exclure que d’autres constructeurs de voitures diesel aient recours à des logiciels « tricheurs ». Elle a effectué des tests sur 86 véhicules.

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