Idex à Lille , faut-il encore y croire

Idex à Lille , faut-il encore y croire

Il y a deux mois, l’enseignement supérieur régional encaissait un coup violent : pour la troisième fois, l’IDEX lui passait sous le nez alors qu’il n’avait jamais été si près. En plus, il était défait par Nice, ce qui laissait bras ballant voire en colère le milieu universitaire. Rappelons qu’un IDEX, c’est, effet levier inclus, 1,5 milliards d’euros potentiellement à la clef. Et l’assurance d’avoir une université qui intègre la cour des grandes.

Il lui reste une ultime chance, qu’il n’est pas encore sûr néanmoins de tenter.

« Thierry Mandon veut que nous candidations mais nous lui avons demandé que nous soit garanti qu’il n’y aura pas qu’un lauréat », rapporte Pierre Mathiot, au nom des grandes écoles. Car Lille est certain de finir deuxième derrière Lyon, jugé unanimement supérieur. « Il nous a répondu qu’il ferait tout son possible. »

Certes lors des trois premiers tours, l’Etat n’a jamais dit combien de lauréats il y aurait, « mais là c’est la dernière, après il n’y aura plus d’IDEX », souligne Pierre Mathiot, qui espère donc que soit fait exception. Et l’ex directeur de Sciences Po Lille d’insister : « Il faut que nous soyons sûrs que le jeu en vaille la chandelle. Notre dernière candidature nous a coûté 20 000 heures de travail ».

Mercredi, le secrétaire d’Etat a rencontré à Lille tous les acteurs qui comptent dans ce dossier. Il « croit dur comme fer » dans le dossier lillois. A été « surpris » par son échec fin janvier. Il a apporté dans ses valises un million d’euros pour accompagner la fusion des universités lilloises et 200 000 euros pour la fusion en cours de l’Ecole centrale, de l’Ecole supérieure de chimie et de l’ENSAIT (Industrie textile). Mais il ne faut pas compter sur lui pour que les règles changent. Oui il soutient le projet lillois, même s’il a à progresser et il met à disposition un inspecteur de l’Inspection générale de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur pour le corriger et le muscler. Mais « le jury international est indépendant et c’est lui qui décide, comme l’a voulu le parlement. » Taclant même un Xavier Vandendriessche, président de l’université Lille 2 et porteur du projet, qui a vertement critiqué la décision du jury : «Quand on rentre sur un terrain, on accepte les règles du jeu, moi les matchs perdus à cause de l’arbitre’ »

Le jury ne s’en remet qu’à des critères d’excellence scientifique. L’équité territoriale et une éventuelle compensation régionale (le nord a historiquement été moins bien doté) ne doivent pas rentrer en jeu. Xavier Vandendriessche l’accepte : « Je ne veux qu’être jugé sur notre valeur scientifique ». Mais il met en garde : « Il faut savoir si on veut que la grande université au nord de Paris soit Lille ou Louvain. Aujourd’hui, c’est Louvain. » Pré-dépôt de candidature en juin. Lille espère d’ici là qu’on lui laisse entendre qu’il n’y aura pas seulement un lauréat. Pierre Mathiot : « On sait qu’on n’aura pas de garantie écrite, mais au moins des signes. Et alors oui, on ira. »

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