Hôtels pêcheurs , comment le Boulonnais appréhende-t-il le Brexit

Hôtels pêcheurs , comment le Boulonnais appréhende-t-il le Brexit

PÊCHE

« La moitié de la flottille pêche dans les eaux britanniques »

Les pêcheurs ne cachent pas leurs inquiétudes quant à la décision du Royaume-Uni de sortir de l’Europe. Et pour cause : «
50 % de la flottille pêche dans les eaux britanniques, souligne Bruno Margollé, président de la Coopérative maritime étaploise (CME). On craint, entre autres, un excès de zèle des Britanniques au niveau des contrôles lors de la période de transition. »

Autre inquiétude évoquée dans un communiqué de presse du Comité national des pêches et des élevages marins, la question des règles de gestion commune des ressources halieutiques dans le cadre de la politique commune de la pêche (PCP) du fait de cette « renationalisation » des eaux.

« Outre l’accès à la ressource, l’autre sujet d’inquiétude concerne les futures conditions d’entrée des produits de la mer britanniques dans le marché européen. Les pêcheurs français s’accordent avec le secrétaire d’État sur le fait de dire que l’accès au marché européen est le pendant de la répartition des quotas. »

Les pêcheurs rappellent aussi que la crise des années 90 qu’ils avaient subie avait débuté par une dévaluation de la livre.

HÔTELS

« Pas inquiets à court terme »

À l’hôtel du Centre, à Wimereux, Jean-Marc et Caroline Boulanger, côtoient quotidiennement des Anglais. Ils représentent 50 % de leur clientèle. «
Nous parlons beaucoup du Brexit depuis vendredi avec nos clients. Certains ont l’air un peu gênés d’avoir voté en faveur de la sortie. Une dame nous disait que son c’ur lui dictait de rester en Europe, mais que sa tête lui conseillait d’en sortir et de garder, entre autres, leurs lois et leurs traditions.
»

Pour leur part, ils ne se disent pas inquiets à court terme pour leur activité. «
Nous pensons que les Anglais continueront à venir. Ils ne vont pas rompre les relations, mais ils feront très certainement plus attention à leurs dépenses. Ce qui pourrait plus nous inquiéter, c’est la baisse de la livre, comme nous l’avions connue en 2009. »

PAROLE D’ANGLAIS

« Je suis triste et accablée »

Lynn Dockar, installée en France depuis 16 ans, a voté par correspondance. L’idée d’un «
vote de protestation, car j’ai envie de démanteler l’Europe pour mieux la reconstruire
», l’a effleurée. Mais les hésitations se sont vite envolées et le c’ur l’a emporté.

«
J’avais les larmes aux yeux en apprenant le résultat. C’est un choc, je suis triste et accablée. Le problème, c’est que beaucoup de gens sont mal informés. Je n’ai pas peur de l’ébranlement économique, car on va retrouver un équilibre, mais de tout le reste. Je n’arrive pas à croire que les Anglais aient fait le choix de quitter l’Europe. Mais je suis quelqu’un d’optimiste, il faut accepter le changement’ »

Très attachée à sa vie sur la Côte d’Opale, Lynn s’interroge : «
Est-ce que je vais avoir besoin d’un visa, d’une carte de séjour pour rester ici Est-ce que je vais payer plus d’impôts car je possède un bien immobilier ici »

La plus Anglaise des Boulonnaises, chargée de mission pour l’association BOSCO, travaille sur des projets transfrontaliers entre Boulogne et Folkestone
: tourisme «
tous les samedis, on a deux bus pleins qui font la liaison entre l’Angleterre et la France
» , déplacements d’écoliers français, tournois de foot’

Une partie des projets bénéficient de fonds européens, normalement maintenus jusqu’à 2020 : « Je ne sais pas comment ça va se passer. Est-ce que les Anglais vont continuer à payer
»

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