Hénin-Beaumont , en voie d’expulsion rue Félix-Faure il menace de faire sauter sa maison !

Hénin-Beaumont , en voie d'expulsion rue Félix-Faure il menace de faire sauter sa maison !

Branle-bas de combat dans la rue Félix-Faure où, depuis quelques jours, une solidarité de voisinage et associative s’est créée autour d’Éric Dedourges, Élisabeth Leborgne et leurs deux enfants, sous le coup d’un arrêté d’expulsion au vendredi 1er juillet.

Éric Dedourges, on le connaît habituellement sous sa casquette de président des Gladiators 62, le club d’air soft pratiquant sur un terril du Bd des frères Leterme. L’Héninois est aujourd’hui au pied du mur, sur le point de perdre le logement où sa compagne vit depuis 1999 et lui depuis 2001. Le c’ur du problème Une facture d’impayés de loyers se montant aujourd’hui à plus de 12 000 et face à laquelle le bailleur HLI a décidé de mettre le holà, après un plan d’apurement non respecté, en saisissant la sous-préfecture. «
En fait les premiers problèmes datent du temps de mon précédent mari qui avait déjà des impayés, explique Mme Leborgne. Et puis ça a continué même si on a essayé de faire face !
»

« On nous menace même de nous retirer les enfants ! »

Tous deux sont aujourd’hui en recherche d’emploi et Éric Dedourges se défend d’avoir sciemment laissé pourrir la situation, expliquant qu’avec quelques centaines d’euros d’Assédic, 44 de la CAF et une APL désormais supprimée, il était impossible de faire face aux 700 de loyer. Et renverse l’accusation’ en chargeant son bailleur. «
HLI a toujours refusé de faire les moindres travaux dans cette maison, à part en changer la porte. Elle tombe en ruines, la salle de bains est remplie de moisissures, le couloir s’affaisse, l’électricité saute sans arrêt et il y a des rats !
» s’énerve le locataire. Qui a très mal vécu la réception de l’avis d’expulsion, à trois semaines de la date fatidique. «
Comment voulez-vous qu’on ait le temps de se retourner, en plus on nous menace même de nous retirer les enfants !
» vocifère-t-il. Menaçant «
de tout faire péter
» si l’expulsion devient effective, il brandit une fiole «
qui contient un explosif, car moi je suis un ancien militaire, je sais comment faire
». Et de désigner près de la porte d’entrée une bouteille de gaz reliée’ à une batterie automobile. «
Tout est prêt !
» Plus de forfanterie (sa maison est désormais taguée de plusieurs «
Non à l’expulsion ») que de jusqu’au-boutisme peut-on espérer’ D’autant que, dans cette épreuve, plusieurs associations, dont Droit de vivre d’Ahmed Wahid et l’inusable Pierre Rose, sont aux côtés du couple pour trouver une solution dans la dernière ligne droite. «
Il faut monter en urgence un dossier unique, rester au contact de l’APSA et pousser, pousser, mais la difficulté dans ce cas-ci c’est le court
délai qu’il nous reste !
»

« On va trouver une solution »

Du côté du CCAS, l’adjointe au maire, Aurélia Beigneux, est au fait de la situation : «
On est bien au courant de cette problématique puisqu’un dossier de surendettement a été déjà fait en 2003. Le problème, c’est qu’ils n’ont pas respecté le plan d’apurement demandé par le bailleur et établi par nos soins. De ce fait-là, HLI ne veut plus entendre parler d’arrangement, d’où le lancement de cette procédure’
»

Et l’adjointe aux affaires sociales de déplorer que la compagne de M. Dedourges n’ait à quelques jours de la date-butoir toujours pas rempli de dossier de logement, «
alors que, nous, de notre côté, avons fait un dossier au titre du contingent préfectoral pour qu’un logement leur soit bloqué en priorité. Il faut impérativement que la famille bouge, de son côté !
»

Éviter le placement des enfants

Mme Beigneux assure que ses services sont «
tous les jours en lien avec le service d’accueil et d’orientation de Lens même si pour l’instant rien n’est disponible, car on manque de places d’urgence surtout pour un couple avec des enfants. Mais une solution peut se dessiner d’un jour à l’autre’
»

Et même si la famille héninoise a certainement eu le tort de laisser filer la situation jusqu’à ce point de non-retour, pas question de stigmatiser pour autant mais juste de trouver une solution à temps : «
Et même si, au 1er juillet, on n’a pas réussi à trouver de logement pour eux, alors on prendra en charge des nuitées d’hôtel le temps que la solution soit trouvée. Et puis, il faut absolument, également, éviter le cas extrême qui amènerait au placement des enfants, cas de figure envisageable si la MDS pointe du doigt une négligence du couple’
»

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