Grève SNCF, les passagers ont anticipé les perturbations

Grève SNCF, les passagers ont anticipé les perturbations

Malgré la grève, la gare Lille-Flandres paraît étonnamment calme. Les usagers semblent détendus. Les assistants SNCF aiguillent les passagers perdus dans les longues grilles d’horaires. Jusqu’à mercredi matin, 8 h, seuls quatre TER sur 10 et un TGV sur deux circulent dans la région. Le trafic devrait reprendre progressivement dans la matinée, après une journée de grève suivie par 23,9 % de l’ensemble du personnel, selon la SNCF.

Si les usagers ne perdent pas leur sang-froid, c’est en partie parce qu’ils ont pu s’organiser dès la veille. La SNCF a rapidement mis en ligne les horaires des trains prévus. «
J’ai dû prendre un TER une demi-heure plus tôt mais, j’étais au courant, j’ai simplement dû m’adapter
», explique Dimitri, venu de Douai pour le travail. Sur les panneaux d’affichage ne sont indiqués que les trains qui circulent. Un point d’information est installé dans le hall et seuls quelques voyageurs viennent accoster les agents SNCF. «
Les gens ne sont pas énervés. Ils ont bien eu l’information, ils veulent simplement avoir confirmation des horaires
», assure Éric, veste rouge sur les épaules. Mais tous ne sont pas aussi philosophes.

Des usagers résignés

Du côté des usagers réguliers, il y a comme de la résignation. Aux abords de la voie 10, deux femmes discutent. «
No comment
», lâche Marie, lorsqu’on lui demande ce qu’elle pense de la grève. À 45 ans, cette fonctionnaire de collectivité territoriale a l’habitude. «
On est toujours pris en otage. La dernière fois, on a été obligé de prendre la voiture pour aller au travail. Ce matin, on est arrivé avec 15 minutes de retard’
» Un quart d’heure qui peut sembler anodin mais, pour Marie et Virginie, ce sont toujours les mêmes qui trinquent. «
On a un abonnement hebdomadaire et quand il y a des grèves, on paye le même prix. Il y en a marre !
», renchérit sa collègue. La discussion continue. Les deux femmes n’ont pas que des mots tendres pour les cheminots qui, en pleines négociations des conventions collectives, réclament de meilleures conditions de travail.

Le train pour Calais arrive. Maintenant, l’objectif va être de trouver une place assise. «
C’est une bétaillère
», plaisantent-elles. Jusqu’à Saint-Omer, elles ont près d’une heure de trajet, pas sûr qu’elles gardent cette bonne humeur jusqu’au bout.

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