Gisèle Lyon 63 ans et Germain Lyon 68 ans #EnMémoireNice

Gisèle Lyon 63 ans et Germain Lyon 68 ans #EnMémoireNice

Elle était à la retraite depuis trois ans seulement, lui depuis treize ans. Gisèle et Germain Lyon avaient quitté au début de juillet leur maison de Bram, un village de l’Aude, pour passer quelques jours chez l’une de leurs deux filles. Au matin du 14-Juillet, ils avaient pris la route pour Gattières, à une vingtaine de kilomètres de Nice, où résident leur fils Christophe et Véronique, son épouse. Ils y avaient retrouvé les parents de Véronique et son fils.

Après un déjeuner en famille, ils avaient assisté en fin de journée à la cérémonie devant le monument aux morts de Gattières. Ancien militaire, Christophe est le porte-drapeau des anciens combattants. Ils étaient ensuite tous partis dans la soirée admirer le feu d’artifice de Nice. La destinée a voulu que seul leur fils, dévasté de douleur, soit épargné par cette tragédie.

« Mes parents étaient très discrets, insiste Christophe Lyon, à leur image, comme ses deux s’urs. Ils étaient convaincus que l’on est davantage valorisé par des actions que par des paroles. »

Discrets, mais engagés et dévoués. Depuis sa retraite de la direction départementale de l’équipement de l’Aude, Germain se consacrait surtout à sa famille, à ses arbres fruitiers et à son jardin. « Mon père était attaché à la terre », explique Christophe. Jamais avare d’un coup de main à ses voisins, généreux. Il était chasseur aussi, dans la haute vallée de l’Aude. « Notre mère, très aimante, a mis certains de ses projets de côté pour nous permettre de réaliser les nôtres », rapportent ses s’urs. Gisèle avait mené carrière en tant que responsable auprès de personnes âgées. Mince, coquette, elle pratiquait l’aquagym et la marche pour se tenir en forme. Tous deux aimaient rassembler leur famille, ce qui faisait leur joie et leur bonheur.

« Au soir du 14-Juillet, nos parents nous ont été enlevés par de la cruauté humaine et de la barbarie. Ils avaient leur avenir devant eux. Nous sommes devenus ce que nous sommes par leur amour de la famille. La blessure de leur absence ne pourra jamais se refermer », nous écrivent leurs trois enfants.

Un couple uni, aimant et aimé, que ses enfants n’ont pas souhaité dissocier dans ce Mémorial. Une marche blanche, organisée le 20 juillet pour rendre hommage à ces enfants du pays, a rassemblé plus d’un millier de personnes.

Martine Jacot

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