Fringues drague et ufs brouillés’ des anecdotes improbables sur Prince

Fringues drague et ufs brouillés' des anecdotes improbables sur Prince

Une vingtaine de personnes qui ont côtoyé Prince, brièvement ou pendant des années, professionnellement ou intimement, racontent des moments improbables du passé.

Le Monde
| 14.12.2016 à 12h36
Mis à jour le
14.12.2016 à 13h17
|

Par Big Browser

Même avant sa mort, Prince était entouré par une aura de mystère et des histoires plus incroyables les unes que les autres. Allergique à toute médiatisation qu’il ne pouvait contrôler, il laissait souvent courir, ne confirmant rien, ne démentant rien.

Depuis sa disparition, due à une overdose de Fentanyl, des proches et des moins proches ont tous eu un mot, un souvenir, une image pour se rappeler l’artiste. Pour qu’elles ne soient pas dispersées, le magazine GQ a tenté un recensement, un « oral history », comme aiment les faire les Anglo-Saxons. Une vingtaine de personnes qui ont côtoyé Prince, brièvement ou pendant des années, professionnellement ou intimement, racontent des moments improbables du passé.

Comme il s’agit de Prince, les histoires opèrent sur une dualité : elles sont parfois sublimes et absurdes, épousant l’excentricité du personnage ; et parfois, elles sont si simples et banales qu’elles rappellent que Prince se comportait en privé, parfois, comme un simple être humain. Les fans purs n’apprendront peut-être rien de nouveau, mais les néophytes oui : sur son tournant spirituel et sa conversion aux Témoins de Jehovah ; le fait qu’il ait arrêté de dire des gros mots à la fin des années 1990 ; sa relation compliquée avec les journalistes ; sa tendance à passer des coups de fil en pleine nuit ; son don pour le basket ou son obsession pour Le Monde de Nemo.

Prince et les fringues

Un style et une classe unique. Celui qui a vu Prince sait que, malgré sa petite taille, on ne voyait que lui dans une pièce. L’article de GQ est rempli d’histoires sur l’importance de la garde-robe. Elle n’était pas un accessoire pour la scène. Même quand il ne faisait rien, Prince était sapé. Ian Boxill, ingénieur du son qui a travaillé avec lui entre 2004 et 2009 :

« Même quand il s’habillait décontracté, il s’habillait comme Prince. Des sandales de sept centimètres de haut, ou des talons avec des lumières, qui s’allumaient quand il marchait. C’était ses fringues confortables. Il n’avait pas de poches. »

Prince et Internet

S’il y a une chose à retenir de cette litanie d’histoires, c’est que Prince était quelqu’un de vraiment drôle, voire d’hilarant. Et qu’en ligne, il se comportait comme à peu près tout le monde. « Il m’envoyait tout le temps des mèmes et des vidéos marrantes. Il aimait bien les mèmes où son visage apparaissait avec du texte autour », raconte Danielle Curiel, une jeune collaboratrice.

Prince surfait : il « passait beaucoup de temps à chercher des trucs rigolos », dit la photographe Maya Washington, ou « cherchait des jeunes artistes sur YouTube », se rappelle Van Jones. Son utilisation des réseaux sociaux était originale. Kandace Springs, une chanteuse qu’il avait rencontrée sur Twitter :

« Il m’a envoyé un message sur Twitter de nulle part. Il avait sa façon de faire les choses. Il ne suivait personne. Il me suivait le temps de m’envoyer un message personnel, après il effaçait le message. »

Prince et la bouffe

De l’avis général, Prince n’était pas un grand amateur de nourriture. Sauf de petit déjeuner. « Les ufs brouillés étaient sa spécialité », selon la danseuse Misty Copeland. Jill Jones, une de ses choristes, a plus de détails :

« Il mettait du curry et un peu de cheddar. Mais il mangeait à peine. J’étais tout le temps morte de faim avec lui. »

« Prince n’était pas un gros mangeur, confirme Cat Glover, autre danseuse. Il humait souvent sa nourriture. Littéralement. Je ne l’ai jamais vu manger. Je l’ai vu faire des pancakes, il m’en a fait, il m’a fait des ufs. Mais ce n’était pas le genre de personne à manger beaucoup. »

Mais nos deux anecdotes préférées, et de loin, sont sur les techniques de drague et de self-défense de Prince, qui résument l’homme qu’il fut, à la fois en contrôlje total de son environnement et totalement décalé.

Jill Jones sur Prince le romantique :

« Je n’avais jamais rencontré quelqu’un comme lui. Le plus étonnant, c’était sa confiance en lui. Et il était très timide aussi, il y avait ce côté enfantin. Il m’a complètement déstabilisée, parce qu’il ne faisait pas ce que les autres mecs faisaient : venir te chercher chez toi, rencontrer tes parents. Prince lançait des cailloux contre ta fenêtre pendant que tu dormais. Il faisait des trucs qu’on croirait sortis d’un conte de fées. »

André Cymore, un ami d’enfance, sur Prince adolescent :

« Il avait un sens de l’humour très réfléchi. Ce n’était pas quelqu’un qui improvisait beaucoup. Quand nous sommes devenus amis, il me racontait des trucs sur les gamins du quartier. Il disait : Ce gamin, Jerry, il va essayer de faire ça. S’il te dit un truc, le nom de sa mère c’est » Parce que sa mère avait un nom rigolo et Prince avait littéralement un petit cahier avec les blagues qu’il avait préparées si ce gamin lui faisait quoi que ce soit. Il avait tout écrit. »

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