Fraude fiscale , Cahuzac parle de  train de vie  sa banque de  transparence 

Fraude fiscale , Cahuzac parle de  train de vie  sa banque de  transparence 

Pourquoi cacher son argent à l’étranger ‘ Pour maintenir le « train de vie » familial, a affirmé, lundi 12 septembre au tribunal, l’ancien ministre du budget, Jérôme Cahuzac. « Je n’ai pas assumé que mes responsabilités politiques devaient avoir comme conséquence une diminution du train de vie de ma famille », a répondu M. Cahuzac, jugé depuis une semaine pour fraude fiscale et blanchiment, au président qui l’interrogeait sur un retrait en liquide 20 800 euros selon la banque, 10 000 selon le prévenu en septembre 2011.

Sous son nom de code, « Birdie », il se fait remettre en espèces, à Paris, cet argent prélevé sur son compte caché géré par la banque Reyl, transféré en 2009 de Suisse à Singapour. Cette année-là, le secret bancaire suisse s’est fissuré, des accords d’entraide sont signés avec la France. Le chirurgien capillaire a retrouvé depuis deux ans son siège de député du Lot-de-Garonne et compte parmi les espoirs de la galaxie socialiste.

« Ma femme n’acceptait pas, ou en tout cas très mal, que je n’assume pas la moitié des dépenses familiales », « je n’ai pas su lever cette contradiction entre l’homme privé et l’homme public », a dit l’ancien ministre du budget, à l’origine du plus grand scandale politico-financier de l’ère Hollande.

A deux sièges de lui, Patricia Cahuzac, raidie sur sa chaise, garde le regard fixé droit devant elle. Elle sera sur la sellette dans l’après-midi et devra elle aussi répondre de comptes cachés, à l’île de Man et en Suisse. Les ex-époux et leurs anciens conseillers encourent jusqu’à sept ans de prison et un million d’euros d’amende. Les réquisitions sont attendues mercredi.

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« Transparence totale »

Pour l’heure, c’est le tour des responsables de la banque Reyl, qui doivent répondre de pratiques relevant en France du blanchiment de fraude fiscale. Cette remise en liquide fut une erreur « extrêmement dommageable », une « initiative » d’un employé qui a été « notifiée » en novembre 2013, alors que le scandale avait déjà éclaté, a souligné Thomas Fontaine, qui représente Reyl, jugée comme personne morale.

Le président invite à « sortir des éléments de langage », se demande si la banque genevoise avait « conscience » d’un éventuel problème autour de M. Cahuzac. « Il est difficile pour une personne morale d’avoir une conscience », répond M. Fontaine, défendant en revanche la « transparence totale » des pratiques de son établissement au regard de la loi suisse, qui ne condamne pas le blanchiment.

La banque Reyl a toutefois accepté en janvier de payer à la France une amende de 2,8 millions d’euros dans le cadre d’une procédure de plaider-coupable (reconnaissance préalable de culpabilité) concernant les comptes de six résidents fiscaux français. Pourquoi le reconnaître pour six Français et pas pour M. Cahuzac, demande le procureur.

La banque et ses conseils s’indignent, dénoncent un « amalgame » entre des affaires distinctes, rappellent que Reyl a « coopéré » avec la justice « sans caviarder les documents » à la différence d’autres établissements’ « Nous n’avons plus aucun client européen non déclaré. Nous sommes en avance », a fait valoir M. Fontaine.

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