Frappes massives contre les djihadistes en fuite de Fallouja

Frappes massives contre les djihadistes en fuite de Fallouja

Sur les images en noir et blanc, des dizaines de véhicules évoluent dans le désert de l’Anbar, dans l’ouest de l’Irak, avant d’être la cible de frappes aériennes. Avec ces vidéos diffusées jeudi 30 juin, le ministère de la défense irakien a publié des photos de véhicules calcinés, de corps brûlés et d’armes retrouvés après les bombardements. Dans un communiqué, le commandement conjoint des opérations affirme que plus de 700 véhicules emmenés par des combattants de l’organisation Etat islamique (EI) ont été détruits dans des attaques de l’aviation et d’hélicoptères irakiens, de la police fédérale et de la coalition internationale, alors qu’ils fuyaient les faubourgs ouest de Fallouja. Près de 200 véhicules ont été frappés par la coalition, a confirmé la Maison Blanche.

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L’opération est présentée comme l’épilogue de la bataille de Fallouja, officiellement achevée le 26 juin, et l’intervention la plus importante de l’offensive lancée le 23 mai pour reprendre à l’EI cette ville sunnite située à 65 kilomètres de Bagdad. Elle aurait visé des chefs et des combattants de l’EI qui s’étaient réfugiés à Halabsa et Albou Elwan, deux faubourgs qu’ils tenaient encore dans l’ouest de la ville. Le premier ministre Haïder Al-Abadi a mis en garde contre toute « exagération » dans les chiffres avancés. L’EI a contesté la présence de combattants dans ces convois et accusé Bagdad d’avoir tué des civils en fuite.

« Un passage pas trop surveillé »

Les responsables sunnites de la province de l’Anbar ont confirmé au Monde que des combattants de l’EI se trouvaient à bord de ces véhicules avec leurs familles, ainsi que des armes et des munitions. « Le 27 juin au soir, les combattants de l’EI ont attaqué les lignes de défense des combattants tribaux d’Amriyat Al-Fallouja, indique le sous-préfet de Fallouja, Eissa Al-Eissaoui. Trois jours avant, ils leur avaient envoyé des messages pour qu’ils ouvrent le passage et les laissent fuir. » Après des combats acharnés, deux convois d’une centaine de véhicules chacun ont réussi à fuir en direction de la Syrie et de Mossoul, précise-t-il. Le premier, qui comprendrait selon lui des chefs de l’EI, pourrait avoir échappé aux frappes irakiennes, intervenues aux premières heures le 28 juin.

« Le 28 juin au soir, les combattants tribaux et l’armée irakienne présents à l’intersection Salam [près d’Amriyat Al-Fallouja] ont reçu l’ordre de quitter leurs postes pour laisser un corridor d’un kilomètre. Des témoins nous ont affirmé avoir vu des convois sortir en direction de Ramadi », affirme Rajaa Al-Essaoui, chargé de la sécurité pour le gouvernorat de l’Anbar. Ils ont été pris en chasse jusque dans la nuit du 29 au 30 juin. Le responsable sunnite évoque une « tactique » des forces irakiennes. « Un accord avait déjà été passé pendant les premiers jours des combats avec les chefs de l’EI » pour éviter une longue bataille et de nombreuses victimes civiles, ajoute-t-il. « Il est possible que des commandants sur le terrain aient décidé de laisser un passage pas trop surveillé pour laisser s’échapper les combattants de l’EI, afin de minimiser les pertes civiles et des unités irakiennes », a confirmé au Monde Nasser Nori, le porte-parole du ministère de la défense.

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