François Fillon exclut une nouvelle fois de revenir sur sa candidature

François Fillon exclut une nouvelle fois de revenir sur sa candidature

Des élus Républicains disent qu’il est « impossible de faire campagne » pour le vainqueur de la primaire de la droite.

François Fillon a de nouveau exclu, mardi 14 février, de renoncer à sa candidature à la présidentielle, alors qu’un groupe de parlementaires s’inquiète de la tournure que prend sa campagne après les révélations sur l’emploi présumé fictif de son épouse comme assistante parlementaire. Un retrait engendrerait « une crise majeure », avec un risque « d’effacement » de la droite durant cette campagne présidentielle, a déclaré M. Fillon lors de la réunion de groupe des Républicains (LR) à l’Assemblée :

M’étant entretenu avec les principaux candidats à la primaire, notamment Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, j’ai constaté qu’il n’y avait pas de solution alternative meilleure, et que le retrait aujourd’hui de ma candidature créerait une crise majeure. Une crise majeure à l’intérieur même de notre famille politique, et ensuite, poserait en réalité le problème de notre effacement de la campagne présidentielle.

Lundi soir, dix-sept élus LR, dont Georges Fenech (Rhône), Sébastien Huygue (Nord) et Alain Gest, en lien téléphonique avec l’ancien juppéiste Philippe Gosselin, ont fait le constat de « l’impossibilité de faire campagne » pour le candidat vainqueur de la primaire de la droite. Lors de la réunion de groupe, ils ont estimé qu’aucune clarification n’avait été apportée sur le sort juridique de François Fillon, selon une lettre ouverte qui a fuité dans plusieurs médias :

Face à cette crise majeure, il est de ton devoir de réunir sans délai le bureau politique de notre mouvement, seule instance légitime pour décider des conditions dans lesquelles nous pourrions redonner espoir et confiance au pays.

Georges Fenech, à l’origine du courrier, réclamait la réunion d’un bureau politique pour débattre des suites à donner à cette question. François Fillon a rejeté cette idée, que M. Fenech a retirée aussitôt. Mardi matin, il confiait au Monde :

Nous avons tous fait le même constat : il est impossible de mener campagne sur le terrain. Les militants sont démobilisés. Nous voulons alerter le candidat. Il faut une réaction. Il nous a demandé il y a deux semaines de tenir quinze jours, nous y sommes et rien n’a évolué.

« Nous souhaitons briser cette chape de plomb dans laquelle François Fillon s’est enfermé », avait encore dit à l’AFP M. Fenech, pour qui le candidat est « dans une forme de déni de réalité ». Il assure qu’il n’y avait « pas d’esprit de revanche » chez les élus présents au dîner, qui n’étaient « téléguidés par personne » et qui n’avaient « pas de solution alternative » à proposer.

Lire :
 

Impossible retour à la normale pour la campagne de François Fillon

« Désastre annoncé »

Le député Alain Houpert (LR) a dit mardi matin sur LCI à propos de la candidature de François Fillon : « Il faut changer d’homme. Il faut avoir l’honneur de le faire. »

La première adjointe au maire de Bordeaux, Alain Juppé, Virginie Calmels, membre du conseil national de la société civile de François Fillon, a rétorqué sur France Inter mardi matin que les parlementaires à l’origine de la réunion étaient minoritaires : « Si j’ai bien entendu, on est en train de parler de moins de quinze parlementaires c’est-à-dire moins de 5 % de notre famille politique. »

Au-delà des élus, sur le terrain, militants et sympathisants de droite ont du mal à digérer l’affaire Fillon. A Cognac (Charente), qu’ils soient adhérents du parti, sympathisants, élus de petites communes, ils disent sans fard leur malaise et leur désenchantement. Au point que les dirigeants locaux reconnaissent que les dix semaines de la campagne présidentielle vont être difficiles.

Lire notre reportage à Cognac :
 

« Moi, je ne ferai pas campagne pour Fillon ! »

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