France-Portugal , un Euro iconoclaste jusqu’au bout ‘

France-Portugal , un Euro iconoclaste jusqu'au bout '

Les records sont faits pour être battus, les séries pour prendre fin, et les boucles se boucler. Cet Euro 2016 est exceptionnel pour une bonne raison : il est celui lors duquel l’histoire ne se répète plus.

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L’Espagne n’avait plus perdu un match dans un championnat d’Europe depuis 2004 ‘ Elle a chuté deux fois de suite, en phase de groupes contre la Croatie (1-2), puis en huitièmes de finale contre l’Italie (0-2), obligeant le double tenant du titre à quitter la compétition par la porte de derrière. L’Allemagne n’avait jamais battu la Squadra Azzurra lors d’un grand tournoi (4 matchs nuls en phase de groupe, 4 défaites dans le tableau final) ‘ La Mannschaft a brisé le signe italien en sortant la Nazionale en quarts de finale, au bout d’une incroyable séance de tirs au but (1-1, 6-5).

Cette même Allemagne était invaincue à ce niveau de compétition contre la France depuis une petite finale pour du beurre à la Coupe du monde 1958 ‘ Elle a perdu à la française, ou à la néerlandaise, en tout cas en jouant mieux que son adversaire mais en perdant tout de même, pour le plus grand bonheur des Bleus’

Autant de cycles qui ont trouvé leur conclusion, sans même parler de toutes ces premières fois nées de la formule d’un Euro extra-large à 24 équipes. Ainsi du Pays de Galles demi-finaliste, de l’Islande quart-de-finaliste, de l’Albanie victorieuse de son premier match, pour leur découverte d’un tournoi en pleine crise de croissance.

La France, bête noire du Portugal

Cette inflation a également rendu caduques les comparaisons historiques, notamment le classement des buteurs. Antoine Griezmann est devenu le deuxième joueur à marquer 6 buts lors d’un Euro. Mais c’est déjà, avant même la finale, sur 6 matchs, alors que le record de Michel Platini (9 buts) s’est joué sur 5 rencontres il n’y avait ni huitièmes, ni quarts de finale en 1984.

L’Euro 1984, c’est justement le premier titre de l’équipe de France, remporté à domicile, comme la Coupe du monde 1998. Deux finales à la maison, deux victoires pour les Bleus. Pour les Portugais, c’est l’inverse, même si on peut difficilement parler de série à un épisode : en 2004, pour sa première grande finale, la Selecçao avait craqué devant son public face à l’invincible Grèce, sacrée championne d’Europe du 1-0.

Le Portugal a lui aussi une bête noire. Une équipe qu’elle n’a jamais battue en compétition, avec trois défaites en trois demi-finales (1984, 2000, 2006), et dont la dernière victoire en match amical remonte au 26 avril 1975. Cette équipe est celle de France. Si l’on suit le sens de cet Euro iconoclaste, qui se plaît à briser ses icônes et ne respecte aucune tradition, les Bleus risque donc de souffrir, dimanche contre le Portugal.

Mais on peut aussi pousser la logique à bout : puisque celle-ci a fait de la surprise sa règle, la plus grande des surprises serait finalement qu’il n’y en ait pas’ L’ultime pied de nez à la loi des séries serait bien d’en laisser une seule perdurer, et que la France l’emporte à nouveau.

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Pour Jean-François Domergue, auteur d’un improbable doublé lors de la victoire sur la Selecçao en demi-finales de l’Euro 1984, une chose est sûre : « Ce sera une belle finale, une finale piégeuse. » Reste à savoir pour qui.

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