Foot-Biélorussie-France , on ne les attendra pas avec des fleurs…

Foot-Biélorussie-France , on ne les attendra pas avec des fleurs...

Jusqu’à ce matin, l’équipe de France n’avait rien d’autre à faire qu’être vice-championne d’Europe, un titre honorifique qu’elle s’est amusée à lustrer en Italie (1-3), il y a quelques jours encore, sans pression, face à la mer. Il faut espérer que les joueurs en ont profité parce que ce mini-état de grâce est terminé. Pour être certain que tout le monde a bien pigé, le calendrier de la FIFA s’est chargé de poser quelques balises de rappel : tout va démarrer ce mardi soir, dans l’anonymat de Borisov (au nord-est de Minsk), pour une grosse année d’éliminatoires et dix rencontres. Et Borisov ne sera pas le seul piège de l’année : le déplacement en Suède, calé le 9 juin, et la réception des Pays-Bas, le 31 août, ne procèdent pas tout à fait d’une logique irréprochable, mais il faut bien faire vivre le calendrier international, ma bonne dame.

Montagnes russes et sentiments exacerbées

C’est dire si le quotidien des Bleus va se transformer, après deux années à s’infliger des matchs internationaux tels les Harlem Globetrotters. Face au jour qui se lève sur le Mondial 2018, on promet le retour des sueurs froides, d’un éventuel barrage en novembre 2017, voire d’une élimination précoce, ce qui ferait rudement tache.

Mais ne voyons pas tout en noir, c’est aussi le retour des montagnes russes et des sentiments exacerbés : c’était dans le contexte particulier d’un barrage que la main d’Henry avait déclenché des débats sans fin en 2009 et que France – Ukraine en 2013 avait réveillé un lien charnel entre les Bleus et leur public. Bref, l’enjeu va revenir chatouiller les narines des Bleus et l’on s’imagine déjà baliser gentiment avant un déplacement au Luxembourg ou la réception de la Bulgarie. Cela fait partie du charme des éliminatoires. Il y a les Pays-Bas dans le groupe Les grands absents de l’Euro viennent de perdre face à la Grèce, à domicile, signe que le projet Oranje est toujours aussi lisible, malgré un talent individuel indiscutable.

Favorite de son groupe, la France C’est une évidence, mais ce n’est en rien une garantie. Elle possède des certitudes, un chef de file (Griezmann), tente de gommer ses points faibles (latéraux) et est portée depuis deux ans par un enthousiasme populaire réel. La prise de pouvoir de la génération 1993 (Varane, Pogba, Umtiti, Digne, Kondogbia) a définitivement éclipsé celle de 1987 (Ben Arfa, Nasri, Benzema), ce qui est un fantôme de moins à trimballer au quotidien.

Bref, les vice-champions d’Europe ont beaucoup fait pour qu’on croit en eux mais ce mardi soir, ils repartent de zéro, avec des choses à prouver. C’est injuste Mais non, c’est plus drôle comme ça.

Toujours ce tiraillement tactique

On pensait avoir franchi un cap et puis, face à l’Italie, Didier Deschamps nous a égarés
: le 4-4-2 (ou 4-2-3-1) aperçu à l’Euro, celui qui permet à Griezmann d’évoluer dans l’axe avec Giroud, avait disparu jeudi à Bari, où le sélectionneur avait opté pour une formule plus prudente (4-3-3), avec un milieu renforcé par Kanté devant la défense et Griezmann exilé sur une aile. Bien sûr, cela a parfaitement fonctionné, mais on n’a pas connu la même ivresse que quand « Grizou » se rapproche de la surface adverse, pouvant faire admirer sa vista et son jeu de tête.

Lundi encore, Deschamps a choisi de brouiller les pistes, ne donnant pas de réelle indication sur son choix à venir. On a pourtant envie de penser que le sélectionneur souhaite revenir au schéma le plus efficient, celui qui permet de valoriser Griezmann et en même temps de placer Pogba plus bas dans un milieu à deux, avec le jeu devant lui, ce qui semble être son meilleur poste. On verra ce mardi soir s’il a fait ce pari ou s’il a décidé d’entamer les éliminatoires avec prudence. Et de laisser planer un doute, à terme.
A. P.

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