Foot , Solferino seule offre de reprise viable pour le RC Lens

Foot , Solferino seule offre de reprise viable pour le RC Lens

1. Que doit-il se passer mercredi

On est dans la dernière ligne droite de la « prépack cession », cette procédure accélérée de vente des entreprises en difficulté, initiée en amont par le dépôt de bilan de la holding (RCL Holding) qui détient le club lensois. Puisqu’Hafiz Mammadov est resté sourd aux différentes offres de rachat cette année, l’Azéri sort du jeu par la voie juridique, ce qui ne l’empêchera sans doute pas de poser des recours (qui ne sont pas suspensifs). Le tribunal a deux offres sur la table devant lui : celle de Charles-Kader Gooré, l’industriel ivoirien soutenu par des fonds omanais, et celle de la société luxembourgeoise Solferino, derrière laquelle se trouvent un fonds d’investissement britannique (Amber Capital) et Ignacio Aguillo, conseiller au board de l’Atlético Madrid.

2. Où en sont les offres

Les deux offres ont été jugées «
satisfaisantes
» lors du premier jugement, celle de M. Gooré étant légèrement mieux disante : 2,5 millions puis 30 millions sur les trois années suivantes. Il faut toutefois savoir que le montant de l’offre n’est pas forcément l’élément prioritaire dans la décision du tribunal, qui s’intéresse d’abord à la sauvegarde de l’emploi et la pérennité de l’entreprise.

Seulement, comme Me Pardo s’en est insurgé, depuis que le conciliateur a exigé que l’évidence des fonds soit garantie par une banque européenne, l’offre de « CKG » a du plomb dans l’aile : l’avocat a menacé de retirer l’offre, ce week-end, ce qui est impossible (lire ci-dessous). En revanche, en quelques jours, difficile de penser que le clan Gooré ait réussi à trouver une parade à cette nouvelle exigence, alors que leur dossier est bâti sur une banque nigériane (Acces). La menace de retrait, elle, peut rentrer dans la réflexion du tribunal de commerce.

3. Qui est Solferino

La société, basée au Luxembourg, est représentée par deux actionnaires : Ignacio Aguillo, donc, mais surtout Gilles Fretigne, dirigeant d’Amber Capital, un fonds d’investissement britannique. Le genre d’entité qui ne vient pas pour perdre de l’argent mais, bien au contraire, pour rentabiliser (rapidement) son investissement. Des ventes de joueurs seraient sans doute au programme dans ce schéma. Gervais Martel se trouve derrière ce projet et, dans le cas où il serait choisi, l’actuel président lensois conserverait son fauteuil. On peut même imaginer Antoine Kombouaré avoir des chances de rempiler.

4. Et ensuite

Le repreneur choisi cet après-midi n’en aura pas terminé. Après avoir convaincu le tribunal de commerce, il devra monter son dossier pour se présenter devant la DNCG. Le club lensois, sous la menace d’une rétrogradation administrative, est attendu la semaine prochaine devant le gendarme financier de la LFP, le 25 mai, mais il n’est pas impossible que devant le court laps de temps pour préparer son dossier, un report soit sollicité.

Les grandes dates de l’ère Mammadov

Été 2012 : rencontre Gervais Martel – Hafiz Mammadov dans un casino à Cannes. Séduit, l’Azéri va investir plus de 20 millions d’euros dans le RC Lens.

18 juin 2014 : premier refus d’accession en L1 par la DNCG. L’argent promis par l’Azéri n’est pas là. Décision confirmée neuf jours plus tard.

25 juillet 2014 : le CNOSF rend finalement un avis positif, Lens file en L1. Mais faute d’argent, il sera interdit de recruter.

2 mai 2015 : trop peu armé, Lens est relégué en L2. Mammadov a depuis disparu de la circulation.

28 février 2016 : Gervais Martel convoque la presse pour laisser entendre que la seule solution pour sortir Mammadov du jeu sera la voie juridique.

18 mai 2016 : après que M. Mammadov a ignoré plusieurs offres, notamment du Belge Grégory Maquet, Gervais Martel a lancé la procédure de dépôt de bilan de la holding. C’est le tribunal de commerce qui va trancher.

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