Figurant pour Dunkirk , La dernière fois que j’ai autant plongé dans le sable j’étais en CP ! (VIDÉO)

Figurant pour Dunkirk ,  La dernière fois que j'ai autant plongé dans le sable j'étais en CP ! (VIDÉO)

« Mercredi, je suis arrivé un peu avant 5 h du mat’ au Kursaal, lieu du rendez-vous. Ça m’a fait bizarre. L’hiver, il m’arrive d’y venir en pleine nuit (pour les bals de carnaval, ndlr), mais je suis plus coloré’ Je tombe sur un ami, il en rigole :
D’habitude, à cette heure-là, on est dans la petite salle !
Ça circule déjà énormément dans les couloirs. Du kaki partout. Tout le monde est rasé de près, comme c’était demandé.

Première étape : rejoindre le responsable de son groupe de figurants, le « coach ». On est une cinquantaine par groupe et il y en avait 27, je crois, mercredi. On devait être quasiment 1 500 figurants. Le coach nous enregistre, on peut aller chercher sa tenue de combat. On revient alors pour signer le contrat.

Ça fait bizarre de prendre possession d’une plage malouine privatisée. Chaque groupe est identifié grâce au drapeau d’un pays, planté dans le sable. Comme ça, l’ensemble du bataillon est positionné comme le souhaite l’équipe du tournage.

« Beaucoup viennent de Lille ou du Pas-de-Calais »

On a surtout attendu sur des séquences aériennes ou une scène sur le sable, filmée depuis la rue Belle-Rade.
On est le décor du décor
, résume un Douaisien. Il me raconte qu’il est arrivé à Dunkerque à minuit et a essayé de dormir quelques heures dans sa voiture. Il y a pas mal d’exemples de ce genre car beaucoup viennent de Lille ou du Pas-de-Calais.

Dans mon groupe, on porte des barrières de figurants fictifs. On est loin de l’action. Je n’ai d’ailleurs aperçu ni Nolan, ni acteur connu. Mais les mecs sont sympas. On cause. Et puis arrive l’avion Spitfire, suivi de près par l’hélico, avec sa caméra posée sur le nez. Des artistes, ces pilotes ! Un collègue affamé s’impatiente en rigolant :
Nolan, il aime pas manger ou quoi, ce méc’ ! Le repas au Kursaal, c’est une organisation militaire. Des centaines de plateaux-repas tapissent les tables.

L’après-midi, quand l’avion passe, on doit lever le poing, montrer notre joie. Une autre fois, on doit s’agiter, mimer la panique et tomber comme si une balle nous avait touchés. La dernière fois que j’ai autant plongé dans le sable, j’étais en CP ! Nos visages sont brûlés par le soleil. Le vent a accéléré le sentiment de fatigue d’une longue journée marquée par des attentes, des rires. Et déjà une impatience : voir ce qu’il en restera à l’écran en juillet 2017. »

85,10 par journée de 8 heures

Ils ne connaissaient peut-être rien de l’envers du décor, n’avaient jamais entendu pour de vrai un « action ». Ils sont devenus, grâce à Dunkirk, des acteurs de complément. C’est le terme spécifique dans le cinéma qui désigne les figurants. «
À 5 h 30, j’avoue que je ne me suis pas amusé pas à lire le contrat en intégralité
», nous racontait l’un des figurants que nous avons interviewé.

Sur son contrat, il est écrit «
qu’à titre de rémunération, il vous sera alloué la somme de 85,10 brut par journées de 8 heures
». Mercredi, avec les heures supplémentaires réalisées, les figurants devraient empocher autour des 100 .

Les portables et appareils photo sont consignés

Les acteurs, mais aussi les figurants ont obligation «
de confidentialité absolue sur et autour du film
». On ne rigole pas avec la Warner. Ils ne doivent rien divulguer sur les réseaux sociaux. Les appareils photo, les portables, déposés par les figurants à leur arrivée au Kursaal et repris en fin de journée, étaient interdits. Mais certains petits malins se seraient débrouillés pour faire quelques images et immortaliser ce moment’

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