Euro 2016-Un volcan s’éteint une équipe s’éveille

Euro 2016-Un volcan s'éteint une équipe s'éveille

Une belle histoire se termine, une autre débute à peine, il faut l’espérer. L’Islande a remballé ses moutons, ses volcans et ses légendes, dimanche soir, priée de faire ses cartons par une équipe de France dont l’Euro va enfin réellement commencer, cette semaine, avec deux matchs pour vous changer un destin.

C’est bien elle qui affrontera l’Allemagne, jeudi à Marseille, dans un Vélodrome annoncé dense comme une cocotte-minute, avec l’espoir de voir plus loin, dimanche, pour une finale comme une apothéose, chez elle. Mais c’est une autre histoire, bien plus compliquée à écrire que celle de dimanche soir à Saint-Denis.

On est un peu tristes de dire au revoir à cette valeureuse Islande, escortée par un public magnifique, encore ce dimanche, malgré la tempête sur le terrain et dans le ciel, mais il faut reconnaître qu’il n’y a pas vraiment eu de match, entre une France carnassière et elle, punie beaucoup trop vite par Giroud (1-0, 12e) pour avoir vraiment une chance de combattre, et carrément mise KO par Griezmann, d’un petit ballon piqué subtil, avant même le changement de côté (4-0, 45e). Cela n’a pas empêché le virage islandais de rendre un bel hommage à ses héros, sous une pluie diluvienne qui ne doit pas faire oublier le rayon de soleil offert par leur sélection dans cet Euro.

Doublé de Giroud

Le grand enseignement de la soirée, au-delà du constat que l’Islande était trop courte’ L’équipe de France a enfin réalisé une première période pleine, autoritaire, et il faudra se souvenir que c’était dans un système qui permettait à Griezmann d’être dans l’axe, juste derrière Giroud, là où s’exprime le mieux son talent.

Le 4-2-3-1 n’a sans doute pas toutes les vertus, notamment en termes d’équilibre et de protection de l’axe central, mais il a le mérite de placer Pogba face au jeu, dans un rôle qui lui va beaucoup mieux, et d’offrir des solutions sur les côtés, avec Payet, encore très présent ce dimanche. Le doublé de Giroud et son influence globale ont eux aussi renforcé le sentiment qu’une équipe, enfin, s’était éveillée, avec une vraie direction. Pogba, lui, a gommé un début de match difficile grâce à une tête en lévitation, sur un corner de Griezmann (3-0, 20e).

Bien sûr, elle a encaissé deux buts après la pause (55e, 84e), qui traduisent à la fois l’idée d’une fragilité et le sens du combat islandais. Mais il faut aussi se souvenir qu’elle a terminé la rencontre assise sur une charnière Mangala-Umtiti qui ne pesait pas grand-chose au niveau international, et qui n’avait aucun vécu.

La soirée a tellement été bonne que Didier Deschamps a pu gérer les cartons, les ego, et préparer le terrain pour la demi-finale. La France va jouer son Euro sur ce match, face à la grande Allemagne. Vu d’ici, l’histoire paraît moins folklorique.

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FRANCE – ISLANDE : LE LIVE

Ils ont dit

Didier Deschamps

« Même si j’ai fait des changements, ce n’était pas l’idéal mais bon, il y a beaucoup de positif ce soir. Je suis vraiment content pour les joueurs parce qu’ils le méritent et pour tout ce public qui était derrière nous. (Sur l’Allemagne) C’est sûr que l’Allemagne, c’est la meilleure équipe. Il n’y a aucun doute là-dessus même s’ils se sont fait quelques frayeurs contre l’Italie qui les a fait déjouer. On est dans le dernier carré, on va jouer notre chance à fond. Je suis très heureux. Ce n’était pas simple. »

Dimitri Payet

« On a travaillé sur leurs points faibles. Avec Grizou (Antoine Griezmann), on arrive à se trouver, c’est plutôt facile de se trouver avec ce type de joueur. On ne se marche pas sur les pieds. (Sur l’Allemagne) Même s’il y a des forfaits côté allemand, ce n’est pas ce que l’on retient. C’est le champion du monde en titre. On a nos armes. On sait que ça va être difficile. »

La fiche

FRANCE – ISLANDE : 5-2 (4-0)

Stade de France. 79 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Kuipers (P-Bs).

Buts : Giroud (12e, 59e), Pogba (20e), Payet (43e), Griezmann (45e) pour la France ; Sigthorsson (55e), B. Bjarnason (84e) pour l’Islande.

Avertissements : au Français Umtiti (75e) ; à l’Islandais Bjarnason (58e).

FRANCE : Lloris (cap.) ; Sagna, Koscielny (Mangala, 72e), Umtiti, Evra ; Pogba, Matuidi ; Sissoko, Griezmann, Payet (Coman, 80e) ; Giroud (Gignac, 60e). Non entrés en jeu : Mandanda (g.), Costil (g.), Jallet, Digne, Cabaye, Schneiderlin, Martial. Sélectionneur : Didier Deschamps.

ISLANDE : Halldorsson ; Saevarsson, Arnason (Ingason, 46e), R. Sigurdsson, Skulason ; Gudmundsson, Gunnarsson, G. Sigurdsson, B. Bjarnason ; Bodvarsson (Finnbogason, 46e), Sigthorsson (Gudjohnsen, 83e). Non entrés en jeu : Kristinsson (g.), Jonsso (g.), Hauksson, Hermansson, Sigurjonsson, E. Bjarnason, Magnusson, Hallfredsson, Traustason. Sélectionneur : Lars Lagerbäck.

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